Devenir nounou à 8 ans, c’est la triste réalité de Moina ! qui vit dans la région de Djando, sur l’île de Mohéli. Sa famille l’a retirée de l’école ap
Déscolarisée à 8 ans, Moina reprend le chemin de l’école grâce aux clubs d’adolescents. Découvrez comment les clubs d'adolescents font une différence pour protéger leurs paires contres les abus et les violences.
Devenir nounou à 8 ans, c’est la triste réalité de Moina, qui vit dans la région de Djando, sur l’île de Mohéli. Sa famille l’a retirée de l’école après le mariage de sa grande sœur, pour qu’elle s’occupe du bébé de cette dernière.
Certains membres du club scolaire d’adolescents du village de Siry-ziroudani, jouant souvent dans le quartier avec la jeune Moina, ont été témoins de cette situation et, soucieux de leur amie, ont décidé d’agir. Ils sont partis à la rencontre de Mme Zaharati Madi, la responsable du service d’écoute et de protection des enfants et des femmes victimes de violence de Fomboni, pour lui faire part de la situation.
C’est ainsi que le service d’écoute a joué un rôle de médiation, facilitant une réunion d’échange regroupant la responsable du club d’adolescents du village (une militante associative dans la lutte contre les violences faites aux enfants), la sœur et la mère de Moina et le responsable de l’école, sur le cas de la déscolarisation de la petite fille.
Avec la collaboration de la maman de Moina et de son beau-fils, et grâce à ces jeunes et à leurs bon sens, Moina a repris le chemin de l’école. La grand-mère et la grande sœur se relayent désormais pour s’occuper du bébé.
Grâce à un partenariat entre le Commissariat national à la solidarité et à la promotion du Genre, l’UNICEF et l’Agence Coréenne de Coopération (KOICA), 116 clubs ont été mis en place sur l’ensemble du territoire. Ces clubs visent à transmettre des valeurs aux adolescents en vue de favoriser leur développement personnel et de les aider à réaliser leur potentiel, faciliter la transmission des informations entre paires sur l’autoprotection, mobiliser et impliquer les adolescents dans la lutte contre les violences et les abus, la promotion de l’éducation, la protection de l’environnement, entre autres.
C’est ainsi que ces clubs composés chacun de 20 adolescents (10 filles et 10 garçons âgés de 11 à 19 ans), ont bénéficié de formations sur diverses thématiques telles que la protection de l’enfance, la prévention de la violence, l’éducation, et la santé sexuelle et reproductive, l’environnement, le changement climatique à Ngazidja, Ndzuani et Mwali.
Afin d’attirer d’autres adolescents tout en les sensibilisant sur les thématiques auxquelles ils ont été formés, les clubs ont réalisé plusieurs activités autour de leurs centres d’intérêts, à travers le sport, la danse, l’apprentissage ou le théâtre. La voix de ces jeunes est entendue en milieu scolaire comme en milieu communautaire. Ils sensibilisent leurs pairs par le biais de leurs activités, et offrent encouragement et accompagnement à d’autres jeunes pour accéder aux services d’écoute en cas de besoin.
« L'engagement au sein du club d'adolescents m'a ouvert les yeux sur de nombreuses questions cruciales, telles que l'éducation, l'environnement, la nutrition et la santé. De plus, avant j’étais timide et je n’osais pas parler en public, grâce aux formations que j’ai reçue, je me sens à ma place partout et je suis déterminé à sensibiliser autour de moi pour prévenir les violences faites aux jeunes », nous confie Ali, membre du club des adolescents du lycée Said Mohamed Cheick à Ngazidja.
« Ces jeunes créent un réseau de soutien mutuel aux violences faites à leurs encontre et un meilleur climat de confiance règne entre jeunes, c’est admirable de voir leur impact positif et leur détermination » a affirmé Zaharati Madi, responsable du service d’écoute et de protection des enfants et femmes victimes de violence à Mohéli.
La multiplication de ces clubs contribuera à la lutte contre les violences et les abus envers les enfants et les femmes dans l'Union des Comores, tout en apportant des changements significatifs dans la vie des enfants, tels que Moina. De plus, ces clubs également servent de plateforme pour aborder des questions cruciales telles que l'éducation, l'environnement et d'autres thématiques importantes pour les jeunes.
La multiplication des clubs d’adolescents contribuera à la lutte contre les violences et les abus envers les enfants.
Rehema Ahmed Abdallah - UNICEF Comores
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