A Mayotte, une crise des déchets vient s'ajouter à la pénurie d'eau. Entre des quartiers informels non raccordés au réseau de ramassage et une filière
A Mayotte, une crise des déchets vient s'ajouter à la pénurie d'eau
Entre des quartiers informels non raccordés au réseau de ramassage et une filière recyclage balbutiante, l’ile a du mal à gérer ses ordures. La surconsommation de bouteilles d’eau en plastique à cause de la crise empire la situation.
«Voilà. C’est un panorama unique...et bien dégueu.» Pour parler de la difficile gestion des déchets à Mayotte, Galiane Lavisse, responsable d’ingénierie et de développement au sein de l’association Nayma, tenait à nous emmener sur les hauteurs de Majicavo Dubaï. Le quartier est comme scindé en deux. En bas, des petits commerçants qui ont pignon sur rue et, dit-on, se fournissent en marchandises aux Emirats arabes unis – d’où le nom de l’endroit. En haut, après des centaines de mètres à grimper sur une route en terre toute cabossée, on trouve un des nombreux quartiers informels de l’ile.
C’est là, entre les maisons de tôle, que les déchets s’accumulent. On y trouve une dizaine de carcasses de voitures et une montagne de plastique mêlé à de la terre. Des gamins, cartables sur le dos, dévalent la pente, courent au milieu des déchets, s’accrochent aux voitures à moitié calcinées. Des chèvres et un zébu se baladent entre les bagnoles, croquent parfois dans les ordures. Plus loin, des femmes font leur lessive et l’eau qui s’en écoule vient se mêler aux poubelles. Galiane Lavisse souffle : «Les gens sont contraints de vivre au milieu de tout ça comme si c’était normal, sans que l’on sache vraiment le risque que ça représente pour eux. Et quand il pleut, l’eau entraîne tout jusqu’en bas et la mangrove se retrouve remplie de poubelles.»
Depuis des années, explique-t-elle, Mayotte est confrontée «à une véritable crise des déchets». Mais ces derniers mois, à cause de...Lire la suite sur Liberation
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