Jeux des Îles : Quand le Dieu architecte s'y invite. C’était l’euphorie totale au stade de Barea dans la capitale Antananarivo, à Madagascar, ce vendr
JEUX DES ÎLES : QUAND LE DIEU ARCHITECTE S’Y INVITE
C’était l’euphorie totale au stade de Barea dans la capitale Antananarivo, à Madagascar, ce vendredi 25 août 2023. Très tôt dans l’après-midi, aux environs de 15h, heure locale, les regards se sont bel et bien tournés vers la grande île. Sept est le chiffre désignant le nombre de délégations (Comores, Madagascar, Maldives, Maurice Mayotte, Réunion et Seychelles) toutes ovationnées, chacune lorsqu’elle apparait dans l’enceinte pleine à craquer, déjà noire de monde à cette heure-là. Rassurez-vous, il s’est bien passé beaucoup de choses, des belles choses surtout avant cette cérémonie officiant les jeux olympiques régionaux. Le Dieu architecte ne s’y est-il pas invité ?
Les athlètes de l’archipel plus que jamais mis à l’épreuve de bonheur !
Le coup d’envoi des jeux a été donné jeudi 24 août, 24 heures avant la cérémonie officielle par les deux clubs les plus stars de ce forum sportif régional : le club de l’île de Mayotte gouvernée par la France et la sélection des trois autres îles de l’archipel des Comores.
Les plus superstitieux seraient tentés de dire que le griot a dû orienter le tirage au sort alors que les plus susceptibles pourraient même jurer sur la vanité du hasard. Ce sont ces derniers qui se seraient interrogés sur ce duel Mayotte et les trois autres îles pour le coup d’envoi. Simplement est-ce le fait du hasard ou autre chose ?
On ne va pas s’attarder sur un fait qui fait déjà partie du passé et spéculer sur la bêtise car le hasard a toujours fait partie des mécanismes de tous les tirages au sort. Surtout que ce duel inter îles entre les athlètes de l’archipel est beau à voir à chaque saison des compétitions. Beau à regarder surtout lorsque ce premier match s’est soldé sur un nul (0-0) laissant les athlètes et leurs supporters à leur faims équilibristes. Plus jamais les athlètes de l’archipel n’ont été si tôt mis à l’épreuve !
Peut-être que pour cette raison, le Dieu architecte a fait de ce premier match le symbole de l’équilibre olympique en départageant les deux compétiteurs par un score nul de zéro à zéro. Comme s’il fallait recommencer et tenter avec d’autres compétiteurs pour se retrouver enfin et se tenir la main dans la main pour toujours.
Les autorités comoriennes visionnaires sur ce coup-là en 2003 !
C’était sous Azali 1 que Moroni avait décidé de lever l’embargo longtemps empêcher la participation des athlètes mahorais à cette compétition régionale. Le duel, en même temps qu’il est difficile à envisager au vu du destin politique de l’archipel, il est beau à voir lorsqu’on sait que les athlètes mahorais qui sont nos frères et sœurs ont été longtemps privés de ces jeux.
Il faut dire qu’au-delà de la volonté de toujours gagner (c’est là même l’esprit compétitif), il y a cette détermination d’entente commune. Les autorités comoriennes ont bien fait, cette année-là sous Azali 1 d’accepter cette intégration de athlètes de Mayotte. Elles ont été visionnaires car rien ni personne ne peut nier le fait que les quatre îles Ngazidja, Ndzouani, Mwali, Mayotte soient et composent l’archipel des Comores.
Adieu au mauvais sort de Saint-Paul de la Réunion
Si les deux équipes de Mayotte et des trois autres îles ont fait match nul à leur coup d’envoi, c’est que les textes et règles instituant les jeux ont été respectés ; pas de port de drapeau tricolore ni chant de la Marseillaise par la délégation mahoraise durant les compétitions. La consigne a été bien claire dès le départ, et les athlètes mahorais s’y sont accommodés.
Pas mal car ce comportement exemplaire nous a évité le fameux fiasco de Saint-Paul de La Réunion lorsque Paris qui s’était outrepassé de tous les textes régissant les jeux avait fait des jeux de 2015 un cauchemar régional sans précédent. En brandissant le drapeau olympique et se soumettant à l’écoute de l’hymne des jeux, les athlètes mahorais ont fait de cette édition un havre de paix, disant adieu au mauvais sort politique de 2015.
Bravo aux autorités malagasy pour l’esprit de leadership dont elles ont fait preuve dans l’organisation des jeux. Que les meilleurs gagnent. Rendez-vous inchallah aux Comores prochainement pour accueillir la région dans ce même cadre.
Abdoulatuf BACAR
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