Lettre ouverte au président Azali Assoumani. Cela fait déjà six mois que le Domba et sa population subissent une double peine infligée par votre gouve
Lettre ouverte au président Azali Assoumani
Cela fait déjà six mois que le Domba et sa population subissent une double peine infligée par votre gouvernement, incité, voire manipulé par le délégué chargé de la défense, Youssouf Mohamed Ali, alias Bélou.
Non seulement votre gouvernement n’a pas rétabli la circonscription de Domba, alors que la loi adoptée au mois de février a rétabli l’ensemble des circonscriptions, notamment à Ngazidja, qui existaient avant 2002, mais surtout votre chargé de la défense emploie tous les moyens y compris la corruption pour isoler le Domba et sa notabilité dans les institutions traditionnelles (mila nantsi).
Malgré qu’au sein du gouvernement et du CRC on compte des enfants de Domba, leur voix est étouffée, ils sont menacés et humiliés par votre chargé de la défense et ses proches. Tout cela est orchestré pour nuire aux intérêts de notre région et à ceux de ses désormais ennemis politiques, pour favoriser ses intérêts personnels.
Les huées qui vous ont été adressées au mois de mai, lors des funérailles de la mère de Halifa Yada, étaient une forme d’expression du mécontentement par rapport à cette injustice politique.
Depuis, à Domba c’est le désordre total, les divisions font rage. Un théâtre de corruption s’installe petit à petit sous l’œil intéressé et admiratif de Bélou sans que votre gouvernement s’interroge, à l’approche d’importantes échéances électorales.
Nous, enfants de Domba, terre des batailleurs, terre de patriotes et d’hommes d’Etat, nous vous disons aujourd’hui que notre unité, notre dignité, notre place au sein des institutions de la République ne sont pas négociables.
Les manœuvres engagées pour tenter de nous diviser et nous effacer de la carte du pays seront vaines au bout du compte, car nous n’allons pas les accepter.
Monsieur le Président, nous sommes persuadés que vous êtes induit en erreur, qu’on vous a fait comprendre qu’il y a eu concertation et entente sur cette question. Et bien tout cela n’est que mensonge. Vous devez aujourd’hui l’appréhender.
Toute la population de Domba et sa diaspora notamment, hommes et femmes, jeunes, adultes, cadres, ouvriers, ils sont tous mobilisés pour défendre cette cause noble à leurs yeux. Ils emploieront toute forme d’expression démocratique pour revendiquer leurs droits et préserver l’unité de leur région.
Nous nous adressons à vous aujourd’hui, en prenant témoin le peuple comorien, car vous êtes le garant de l’unité et de la cohésion nationale. Et surtout parce que M. Bélou répète sans cesse, à qui veut l’entendre, qu’il agit avec votre accord tout en défiant quiconque voudrait le ramener à la raison.
Avant cette démarche, les notables et les responsables politiques de Domba ont tenté, en vain, d’obtenir un échange direct avec vous. Tous les efforts dans ce sens sont systématiquement annihilés.
Nous sommes convaincus que c’est par le dialogue et la concertation que peuvent se résoudre les conflits les plus épineux.
Monsieur le Président, on ne le rappellera jamais assez, mais la paix reste un enjeu majeur pour la stabilité de notre région et pour l’ensemble des localités qui la composent.
Nous, peuple de Domba, ne doutons pas de votre volonté d’emprunter cette voie. C’est pourquoi, nous attendons de vous toute mesure visant à préserver la paix et la stabilité dans l’ensemble du territoire national et plus particulièrement dans le Domba.
Monsieur le Président, espérant que notre message recevra une écoute attentive de votre part, nous vous prions d’agréer l’expression de nos sincères salutations.
Par la diaspora de Domba
(France, Mayotte, Réunion et Afrique)
Fait à Paris le 18 juillet 2023
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