Le préfet dit lui-même qu’«Un tiers des habitants de ces bidonvilles sont des Mahorais», un tiers des migrants pourvus de papiers et un tiers de sans-
Avec son « opération Wuambushu », le Ministre français Gérald Darmanin entend « restaurer la paix républicaine » en détruisant 1000 maisons « dans les deux mois ». Une démonstration de force sous couvert de lutte contre la délinquance et l’immigration illégale. On en a causé avec le porte-parole du DAL.
Regards. En quoi le problème actuel de Mayotte est avant toute chose une question de logement ?
Jean-Baptiste Eyraud. Il y a une amalgame du gouvernement français entre plusieurs problématiques : celles de la délinquance, des « bandes de jeunes », des réfugiés et des sans-papiers et la question du logement. Le préfet dit lui-même qu’un tiers des habitants de ces bidonvilles sont des Mahorais, un tiers des migrants pourvus de papiers et un tiers de sans-papiers. En faisant cet amalgame, le gouvernement ne traite pas le principal problème vécu par les Mahorais : la violence. Or, la délinquance ne vient pas des bidonvilles – les bandes habitent ailleurs. La question que l’on se pose est la suivante : pourquoi le gouvernement s’attaque-t-il à l’habitat de personnes et non au cœur de l’insécurité ?
Il existe un déficit énorme en matière de protection de l’enfance, ce sont des mineurs qui commettent des délits, des agressions. C’est un fait connu depuis des années à Mayotte. Mais on préfère régler par la répression une carence sociale, un problème de pauvreté, un abandon de la part du gouvernement français.
On a l’impression de se retrouver 60 ans en arrière, au moment de la décolonisation. Les lois républicaines doivent s’appliquer à Mayotte, comme ailleurs, car la France est un État de droit – ce qui explique que des juges contestent et suspendent des procédures de destruction. Il faut se rendre compte que détruire des habitations, des lieux de vie, et laisser les gens sur le trottoir, c’est d’une cruauté sociale extrême. L’humain a besoin d’un abri.
Gérald Darmanin a déclaré : « Ce qui met en danger la population c’est l’insalubrité, l’insécurité et la non reconnaissance du droit de propriété. » Qu’en dites-vous ?
Oui, c’est bien beau comme déclaration, sauf que par ses actions en tant que ministre de l’Intérieur, il va mettre les gens encore plus en danger. Pourquoi ce n’est pas le ministre du Logement qui s’occupe de ces bidonvilles ? Où est passé Monsieur Klein ? C’est lui qui devrait être au front pour résoudre la question de l’habitat insalubre !
Cette opération quasi-militaire...Lire la suite sur Regards
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