Le naufrage du régime Azali et la perte de boussole de l'opposition. Le timing imparti par coïncidence aux deux protagonistes, le pouvoir et l'opposit
Le naufrage du régime Azali et la perte de boussole de l'opposition
Le timing imparti par coïncidence aux deux protagonistes, le pouvoir et l'opposition, se joue de manière sporadique sur le terrain. Nour El Fathou, fils aîné et conseiller privé du président a multiplié les tournées politiques sur tout le territoire national en s'octroyant le titre de commandant en chef des campagnes électorales afin d'essayer de porter secours au paquebot commandé par son père qui fait naufrage suite à une collision avec l'iceberg. Si pour l'instant, seule une poignée de la majorité présidentielle s'aperçoit intelligemment de la gravité de la situation, nombreux d'entre eux savourent idiotement le pouvoir sans avoir même à réfléchir à leur atomisation dans le moment à venir.
Le navire Azali prend l'eau lentement mais progressivement au milieu de nulle part. En dépit des efforts déployés par sa progéniture , pas de secours possible de sauvetage du fait que Fathou qui aurait été la seule voix de recours, se soit soumis au carcan paternaliste pour se détemporaliser . Pour certains passionnés de la politique qualifient le chef de l'État d'égoïste pour avoir précipité son fils à la retraite politique de façon précauce. Et d'autres disent qu'il le sacrifie à son profit. Sauf que les Comores auraient malgré tout besoin d'un jeune talentueux comme Nour El Fathou.
Ce dernier n'aurait en aucun cas manqué de respect à son cher papa, mais en considération de ses caractéristiques et les intérêts qu'ils apporterait au pays, il se serait démarqué de la mauvaise gouvernance du père, celle de n'avoir pas mis en place tous les rouages nécessaires à l'éclosion d'une gouvernance efficace, performante, et moderne. Une mauvaise gouvernance induite aussi par l'absence de diversité dans le parlement national telle que la diversité de genre, d'âge, de profil, de parcours, d'opinion permettant d'avoir une grande hétérogénéité dans les débats parlementaires.
Le régime Azali est responsable de la mort de nombreuses personnes dont, jusqu'à présent, on n'a jamais connu les auteurs de ces crimes, il n'en demeure pas moins d'être présentés devant le juge. Il est aussi responsable de la disparition en mer de nombreux de nos jeunes qui tentent de fuir la misère inédite et d'autres qui sont poussés à quitter le pays. Le président Azali a instauré un régime politique dans lequel il exerce le pouvoir de façon absolue sans qu'aune loi ou institution ne le limite. Il a fait élire un parlement qui ne représente pas des contre-pouvoirs, un pouvoir parlementaire monolithique, qui n'est pas librement élu et fait des lois ethniquement illégitimes, et que les institutions sont factices..
Le jeune Fathou aurait dû s'en démarquer très tôt sans pour autant se déraciner du couple présidentiel. Fathou ferait parti du joyau national pourtant les Comoriens se demandent étrangement comment se fait-il qu'un jeune si talentueux n'a pas joué le malin comme l'a fait Marine Le Pen avec le front national de son père, Jean-Marie Le Pen ? Ce dernier a créé en 1972 le Front national avec une rhétorique xénophobe assumé. Le parti a toujours du mal à se décoller, et sa fille Marine a pris les commandes pour changer l'idéologie négationniste et raciste de son père, dans un but d'exister en politique. Elle a même changé le nom en Rassemblement national, et avec le temps ce parti d'extrême droite a réussi à se faire place dans le paysage électoral de France.
Mais que dit Fathou partout où il va pour s'adresser aux Comoriens affamés, assoiffés, malades sans accès au soin, désespérés, torturés et tués sous les auspices de son père, soumis aux effets autoritaristes.... ? Ce qu'il faut noter, c'est que à l'hypothèse où le chef de l'État sera réélu en 2024, ce qui ne surprendra personne, mais cela n'est qu'un flash. C'est la fin de l'empire Azali avec ses acolytes qui seront pris pour des frankistes à l'espagnole.
Le bilan du chef de l'État et de son gouvernement est plus que catastrophique. Fathou ne pourra rien faire malgrè son petit âge . La misère du jamais vu que vivent les populations n'interpelle pas le pouvoir dont les adeptes disent toujours que tout va bien or les Comoriens n'ont jamais été aussi souffrants. Ce qui veut dire que le médecin n'accepte pas que son patient est malade, pourtant il l'est. Sans doute, en l'absence d'une opposition coordonnées, structurée et soudée, Azali sera réélu de la même manière qu'en 2019 par une minuscule poignée des Comoriens. Il ne sera pas choisi par les Comoriens.
Dépourvus d'une classe politique digne de confiance, les Comoriens et les comoriennes ne veulent plus qu'on leur parle de politique.
De son côté, l'opposition continue sa chute libre. Elle est désespérément en quête de retrouver la petite aiguille dans le noir. Pendant que la majorité présidentielle sous le commandement de Fathou essaie de contenir le feu causé par l'empereur Azali, l'opposition joue le pompier pyromane.
Aucun comorien n'est inconscient de la grosse erreur politique commise par la soi-disant opposition pendant et après les élections de 2019. Celle-ci n'arrive qu'à l'opposition comorienne : à titre d'illustration, en 2018, en République démocratique du Congo, Martin Madidi Fayulu avait devancé avec 62,11% des suffrages exprimés, le réputé élu le président actuel monsieur Philippe Antoine Tsitshekedi , selon les documents officiels de la CNI et de la conférence escopale congolaise. Mais depuis sa défaite contestée Martin Fayulu a su se faire une place prépondérante sur le paysage politique congolais en menant sa barque politique avec brio. C'est comme ça un vrai homme politique engagé pour une noble cause.
Au lieu de passer plus de temps avec les Comoriens, muni d'un grand projet politique de société, l'opposition comorienne a choisi de s'attarder sur la fabrication des bombes artisanales qui serviraient à détruire les Comores et les rayer de la carte, ainsi que la préparation aux actes terroristes, d'insurrection, déstabilisation pour conduire le pays au K.O....En tout cas, on y est même si cela modestement. Ceci s'explique par le fait que Azali n'est pas le seul à avoir détruit le pays.
L'opposition, elle aussi, a sa grosse part de responsabilité. Elle est également responsable du naufrage du gouvernement Azali et ce sont les Comoriens qui sont en train de payer le pot cassé. La construction du château de sable de l'opposition est volée en éclat. Sur le terrain même à distance de manière simultanée avec la mouvance présidentielle, l'opposition montre les signes de son état critique de santé politique. Elle s'est tirée la balle dans les pieds dès le départ .
Yaroibi Oumat la voix des sans voix
Du S. G Salim Ali Mohamed Kari
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