Mes deux grands-mères sont Malgaches et mes deux grands-pères sont Comoriens et, sur le pl.Sania Halifa : « On me prenait pour une poupée qui marche »
Son physique particulier ne passe pas inaperçu, mais c’est aussi son charisme que ceux qui la rencontrent retiennent d’elle du haut de ses 17 ans. Découverte par le réalisateur Nadir Ioulain où sa vitalité inonde à 360° l’écran dans le film « L’Adrénaline », Sania Halifa décroche le rôle principal dans le long métrage « Hawa » produit par Prime Video et diffusé depuis vendredi 9 décembre. Repérée par une célèbre marque de luxe, elle incarne cette nouvelle génération d’actrices sûres d’elles prêtes à recevoir le succès.
Salamnews : Quelles raisons voyez-vous au regard positif posé sur vous ?
Sania Halifa : C’est certainement dû à l’éducation de mes parents. Ils m’ont toujours élevé dans le « je m’en foutisme » du regard des autres (rires). Cette attitude m’a clairement aidée. C’est d’ailleurs avec cette approche que j’aborde mon expérience cinématographique surtout que, dans le cinéma, le regard est central. De plus, je n’ai jamais vu en France d’acteurs albinos. Du coup, quand Nadir (Ioulain) m’a proposé cette toute première expérience (dans « L'Adrénaline », ndlr), je me suis dit « pourquoi pas ».
Comment s’est faite la rencontre avec ce réalisateur ?
Sania Halifa : Par sa femme ! Car elle fut ma prof d’anglais quand j’étais en 5e. J’avais 12 ans. Un jour, elle me dit : « Je te vois bien dans un magazine en train de raconter ta vie. » C’est une parole incroyable qui m’a fait énormément de bien. Elle me disait souvent qu’elle avait confiance en mon avenir, en ajoutant que j’allais accomplir de grandes choses. Mais comme j’étais gamine, je me disais au fond de moi : « Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? » Moi, je me voyais plutôt vétérinaire mais pas du tout à faire la Une d’un quelconque magazine ou de m’engager dans quelque chose qui soit visuel ou même artistique. Alors oui, cette prédiction m’a donné un supplément de confiance en moi mais sans franchement trop y croire. Cinq ans plus tard, elle me contacte en m’expliquant que son mari est réalisateur et qu’elle me voit bien dans un rôle. Je me suis donc lancée et ça m’a énormément plu !
Entretenez-vous des liens avec vos origines insulaires de l’océan Indien ?
Sania Halifa : Oui ! Je suis d’origine comorienne et malgache par mes parents. Je me sens beaucoup attachée à la culture malgache car mes parents m’ont beaucoup parlé en malagasy. En général, je passe mes vacances à Madagascar. Mais j’ai visité les Comores pour la première fois cette année. Mes deux grands-mères sont Malgaches et mes deux grands-pères sont Comoriens et, sur le plan des coutumes, je me sens plus proche des Comores du fait de la religion musulmane, surtout que j’ai fait le dernier Ramadan là-bas.
Comment avez-vous vécu l’expérience ?
Sania Halifa : Wahouuu ! J’ai vécu une ambiance incroyable. Ca m’a mis dans un délire ! Le matin, tu es réveillée par l’adhan du fajr. Quand le soir arrive, tu sais que tu coupes ton jeûne car là aussi, tu entends l’adhan. Même durant la journée, tu captes une certaine spiritualité que je n’avais pas encore découverte dans mes expériences antérieures. Quand arrive l’Aïd, ce sont toutes les îles des Comores qui célèbrent la fête. C’est tout simplement trop bien !
Que vous inspire le thème centré sur la bikelife avec « L’Adrénaline » ? Avez-vous été confronté à ce phénomène ?
Sania Halifa : Personnellement, j’ai grandi dans un premier temps à Guyancourt (Yvelines). J’y ai passé ma petite enfance jusqu’à mes 7 ans avant de m’installer à Plaisir. Là, je vis dans un quartier pavillonnaire. Ici, il n’est pas question de moto.
C’est calme, n’est-ce pas ? (rires)
Sania Halifa : C’est très très calme ! (rires) Mais dans ma ville, il y a aussi un quartier qui s’appelle le Valibout. Là-bas, je sais que la moto est très pratiquée. J’ai d’ailleurs perdu un ami à cause de la moto. Je sais que cette pratique amuse les gens et je ne crois pas qu’ils arrêteront parce que c’est l’un des seuls moyens qu’ils ont pour se divertir en soi. C’est triste, je le reconnais. Mais d’un autre côté, je...Lire la suite sur Salamnews
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