Aujourd'hui aux Comores, le principal obstacle au développement, est cette classe dite in.Et si le problème du pays, est cette classe intellectuelle ?
Et si le problème du pays, est cette classe intellectuelle ?
« Quant à ceux qu'on appelle aujourd'hui les intellectuels, ils demeurent incapables de par leur conditionnement d'occidentaux de concevoir leur lointaine ascension autrement qu'avec les visières occidentales.» J'ai grandi au village auprès de mes grands-parents. Alors que j'avais entre dix et quinze ans, mon grand-père était mon fidèle compagnon traditionnel durant la journée. Nous partons au champ. Nous mettons du fumier dans les trous en attendant la saison des pluies.
Et j'ai appris une chose : l'amour du travail, surtout le travail bien fait. Il était un cultivateur exceptionnel qui mettait toute son âme dans son travail. Faisait- il tout ce grand travail pour lui-même? Non, il le faisait aussi pour sa famille, pour ses enfants, pour mes sœurs et moi. Quand j'ai grandi et que je suis arrivé en ville pour étudier, j'ai vu d'autres façons de travailler. J'ai vu d'autres hommes et d'autres femmes. Et j'ai compris: de nombreuses personnes ne travaillent pas pour la société.
Elles travaillent pour elles-mêmes. Dans la classe dite intellectuelle que je côtoie, j'ai remarqué que les gens travaillent pour eux-mêmes et non pas pour la Nation. Ils sont nombreux qui se moquent même de l'avenir de leurs enfants, n'en parlons pas de leurs petits- enfants. Aujourd'hui aux Comores, le principal obstacle au développement, est cette classe dite intellectuelle, ces hommes et ces femmes qui travaillent pour eux-mêmes, qui limitent la Nation à leurs intérêts. Ils ont leur devise: « pour aimer le pays, pour soutenir la transition à l’horizon 2030, dit – on, il faut que je gagne quelque chose.
Je n'ai rien eu. Alors, je ne soutiens pas ». Et ils sont convaincus que ceux qui soutiennent ont eu quelque chose. Eux, n'ayant rien eu, ils vont entreprendre des manœuvres sordides pour que ça ne marche pas. L'intellectuel africain autant que comorien vit par recension, par mimétisme, par concrétisme.
Et le moi ? Son ’identité ? Vous verrez rarement, très rarement, des intellectuels européens défendre l'Afrique et ses valeurs. Ils s'en moquent comme de l'année soixante quinze. Pour l'Europe, l’Afrique est comme une prostituée. Elle n'est utile que quand le sexe est bandé. Après l'orgasme, l'Europe s'occupe d'elle même en attendant une autre nuit de plaisir pour appeler l'Afrique.
Voilà, ce que nous sommes incapables de comprendre. Mais ici aux Comores, au nom des théories ingurgitées et indigestes, des hommes et des femmes se battent, non pas pour défendre leurs droits, mais pour défendre les droits des entreprises étrangères. Un Chinois qui se bat pour défendre les intérêts de la France ou un Français qui se bat contre une injustice faite à la Russie.
Vous ne le trouverez pas. Pourquoi? Ces gens ont compris la logique du monde. Chaque pays a sa vérité. Chaque peuple façonne et construit sa vérité. A en croire que Socrate a parlé aux Athéniens. Jésus a parlé aux Galiléens. Mohamed (Sw) a parlé aux Mecquois. Aucun de ces hommes n'a parlé aux Africains.
Le jour, où les comoriens comprendront ce simple discours, nous allons nous défendre. Nous allons défendre nos intérêts. Nous allons défendre notre Nation. Nous allons nous aimer et aimer notre pays. En attendant, nous sommes comme des robots, dressés mécaniquement pour servir les autres, pour pleurer le deuil de l'Europe, pour pleurer les crises de la France. Nous avons du chemin. « Au stade actuel, il faut réduire le nombre des écoles », disait KI - ZERBO. Voilà une école qui abrutit, qui déculture, qui dévalorise, et pour paraphraser Mo gozi, qui rend bête, vraiment bête. Nous sommes les objets de l'histoire et les outils des autres peuples. Nous n’existons pas.
ZOUBERT, Consultant Géopolitique.
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