Cri d'alerte face aux dangers que représentent des bâtiments mal construits...ou ma.Un patrimoine en danger, une menace pour la sécurité des personnes
Un patrimoine en danger, une menace pour la sécurité des personnes
Après le décès d'une jeune fille à Mutsamudu, l'nngénieur Dhouldjamal MOHAMED ELHAD ( DH. BOINSEO) lance ce cri d'alerte face aux dangers que représentent des bâtiments mal construits et/ ou mal entretenus.
"L’effondrement d’un auvent d’une maison dans un quartier de Mutsamudu à Anjouan a coûté la vie d’une jeune fille et a fait au moins un blessé.
Ignorance ou laxisme des citoyens et des autorités ?
Aux Comores, 90% des immeubles de toutes natures confondues est construit de manière archaïque sans note de calcul. Ainsi, les conséquences en matière d’accident seront toujours lourdes. Cette chute d’un auvent d’une maison à Mutsamudu vendredi soir en est la preuve.
Le danger existe bel et bien pour les vieux ouvrages mais également pour les nouveaux bâtiments construits et en cours de construction depuis les années 2000. D’ailleurs, il y a quelques mois, un immeuble en cours de construction s’est effondré à Moroni devant les yeux des passants qui furent stupéfaits.
On peut être surpris par la chute ou l’effondrement d’un immeuble récent mais pas d’une vieille maison ou immeuble dont son apparence met en évidence sa fragilité. Il est du devoir des propriétaires des maisons et des autorités (communes par exemple) de s’impliquer malgré leurs faibles moyens, pour assurer la sécurité des personnes.
Aux Comores, on compte de nombreuses maisons voire des immeubles recevant du public (lycées, bureaux des préfectures, hôpitaux pour ne citer que cela) en état de délabrement avancé, qui constituent un danger réel pour les usagers. La question de la sécurité vis-à-vis de l’état de vétusté de ces ouvrages devrait interpeler tout le monde, car nul n’est à l’abri d’un accident de type effondrement d’un immeuble qui a fait son temps.
Un patrimoine à sauvegarder ou à déconstruire ?
Certaines maisons qu’on retrouve dans les médinas des anciennes villes notamment Mutsamudu, Moroni, Ntsaweni, Mitsamihouli, Ntsoudini, Iconi, Domoni, kwambani, Foumbouni, Fomboni... constituent un patrimoine d’une valeur inestimable, mais ce même patrimoine constitue un danger potentiel pour les occupants et les passants.
Dans ces conditions, il faut mener une politique de sensibilisation dans les médinas pour consolider dans la mesure du possible les maisons et autres types d’ouvrages qui présentent un danger pour la sécurité des personnes.
Notons que les ouvrages dont l’état de dégradation est profond ne peuvent pas être réparables. La démolition est indispensable pour éviter les éventuels accidents.
La priorité devrait être sur tous les immeubles au bord de la route empruntée par des piétons. Si les propriétaires n’ont pas les moyens de conforter leurs maisons pour leur donner leur état de service initial, les communes doivent s’impliquer pour procéder à des démolition partielles ( pour les auvents par exemples) et mettre en place des mesures conservatoires d’urgences afin d’assurer la stabilité provisoires de ces maisons.
Qui est habilité à réparer sa maison ou un immeuble ?
Nous savons tous que la plupart des propriétaires des maisons dont l’intégrité structurelle est atteinte, n’a pas les moyens financiers pour faire des travaux de réparations. Ces pauvres gens ne peuvent pas compter non plus sur l’état car ses immeubles administratifs et d’éducation sont en lambeaux depuis des années. Cependant, certaines personnes qui ont les moyens réparent leurs maisons toutes seules sans faire appel à des sachants.
Je vous recommande vivement de consulter un ingénieur, je dis bien un ingénieur mais pas un maçon pour vous accompagner dans vos projets de réparations de maisons. En effet, chaque ouvrage est constitué d’éléments de structures qui ont chacun un schéma mécanique. Il est donc indispensable de respecter et de conserver le schéma mécanique de chaque élément de structure en phase transitoire pour assurer la stabilité de l’ensemble.
Nombreuses personnes ont créé plus de dommages à leurs ouvrages lors des travaux de réparations mal exécutés. Cela conduit souvent à la démolition totale.
La réparation d’un ouvrage nécessite au moins un diagnostic structure et une étude structure. Ces deux points font appel à des compétences spécifiques en résistances des matériaux. Réparer un bâtiment dont on ne connait pas son schéma mécanique et la résistance des matériaux qui le compose est comme prescrire un médicament à un patient sans savoir sa maladie.
Dhouldjamal MOHAMED ELHAD ( DH. BOINSEO)
Ingénieur Structures, Paris
HaYba FM la Radio Moronienne du Monde
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