L’ancien président de l’Union d Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Affaire dite de la citoyenneté économique : Enjeux d’un procès hautement délicat
Affaire dite de la citoyenneté économique : Enjeux d’un procès hautement délicat
Le procès de l’affaire dite de la citoyenneté économique confiée désormais à la Cour de Sûreté de l’Etat, et ayant débuté lundi 21 novembre, est dans sa troisième et dernière journée d’affilée (selon l’agenda communiqué).
Les accusés, excepté ceux qui ont réussi, peu avant à prendre la poudre d'escampette, se sont succédé sur les bancs du tribunal correctionnel de Moroni, à commencer par l’ancien président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Ce rendez-vous de ces grandes personnalités de l’Etat avec le monde judiciaire a fait ou fait trembler l’actualité et l’opinion nationales.
D’abord parce que cette affaire dicte d’elle-même l’inédit politico-judiciaire collectif entre les Comoriens eux-mêmes : une rencontre avec leur propre Histoire en voyant de leurs propres yeux, écoutant de leurs propres oreilles le tout premier procès impliquant un Chef d’Etat comorien par une justice comorienne.
Ensuite parce que ce procès nous donne à réfléchir sur la vulgarisation, non pas du statut et de la fonction même du Chef de l’Etat, mais de la force et des valeurs qu’incarne une justice dans un pays, même le nôtre. C’est un procès atypique.
Les questions posées et qu’on se pose toutes et tous (les pour et les contres) se laissent dicter et s’expliquent surtout par le caractère inédit de cette affaire. Pourquoi tant d’engouement pour cette affaire ? Comment la justice comorienne s’est-elle attelée, pendant près de cinq années sur ce procès ? Comment peut-on établir les limites entre le politique et le justicier pour un procès où accusation comme défense incarnent le politique ? Et l’intérêt général dans tout ça ? Quel rôle peuvent jouer les médias dans ce procès d’envergure ?
L’engouement que suscite ce procès que certains qualifient de « mascarade » est l’expression, non seulement des inquiétudes des uns et des autres pour un procès hautement sensible, mais aussi est surtout son caractère inédit. C’est ce dernier qui rajoute du poids, c’est dire une pesanteur qui, en réalité met à l’épreuve, plus que jamais les trois PPP dans le pays : le Pouvoir Exécutif, le Pouvoir Législatif et le Pouvoir Judiciaire.
Abdoulatuf BACAR
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