"Je vous demande de plaider pour nous. Nous sommes 7 hom.«Nous ne savons pas pourquoi nous restons enfermés ici, alors que les autres ont été libérés»
"Je vous demande de plaider pour nous. Nous sommes 7 hommes, les autres ont été libérés. Venez voir la situation. Nous ne savons pas pourquoi nous restons enfermés ici, alors que les autres ont été libérés cela fait cinq semaines. "
Ceci est, en substance (les approximations de la langue française en moins), le cri d'alarme communiqué à la rédaction de CMM par un des migrants venus d'Afrique continentale, enfermés dans les locaux de l'ex-Ecole Nationale de la Police, à Ntrenani sur l'île d'Anjouan.
Le 28 septembre prochain, cela fera un an depuis que ces migrants sont enfermés dans cet endroit, dans le cadre d'une " rétention administrative ", en attendant que leur sort soit décidé par le gouvernement.
52 hommes, femmes et enfants avaient été interceptés par la gendarmerie à Anjouan ce jour-là, et placés dans ce centre de fortune. Un autre groupe de 24 personnes, intercepté 3 mois plus tard, en décembre, au large de l'île par les garde-côtes, les avait rejoints. Les deux groupes ne faisaient que transiter à Anjouan, mais leur destination finale était Mayotte.
La plupart de ces personnes, à en croire leurs récits, ont fui des situations de conflit et de violence dans leurs pays (Burundi, République Démocratique du Congo, Rwanda et Mozambique). Depuis leur placement en rétention, plusieurs ont pu s'évader, et certains ont été transférés ailleurs (Lesotho, Mayotte, France, Finlande).
Au mois de juin dernier, après une demande pressante, l'organisation humanitaire Caritas a obtenu l'accueil de 15 femmes et enfants " vulnérables ". 4 jours plus tard, cette ONG a refait la même demande d'accueil des 7 hommes restants auprès du ministère de l'Intérieur, mais n'a depuis reçu aucune réponse officielle.
Pourtant, c'est presque l'enfer que vivent ces gens. L'une des femmes recueillies par Caritas le 23 juin dernier avait déclaré à un journaliste : " Nous remercions toutes les personnes qui ont appuyé notre libération, mais nous souhaitons que les autres qui sont restés là-bas sortent aussi parce qu'il y a des policiers méchants. Quand tu veux aller te soulager la nuit ils n'ouvrent pas ; on est obligé de le faire dans la chambre, dans un seau, et devant les enfants. " ©CMM
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