«C’était notre première à tous, c’était un moment fo..Comores : Ali Ahamada se livre sur sa carrière et revient sur l'épopée des Coelacanthes à la CAN
Ali Ahamada : « la CAN ? c’était notre première à tous, un moment fort en émotions et inoubliable ! »
Passé par la France, la Turquie, la Norvège et plus récemment Andorre, Ali Ahamada (30 ans) a décidé de continuer son tour du monde en s'engageant trois saisons avec l'Azam FC, qui vient de terminer troisième du championnat de Tanzanie. Présent au stage d'intersaison de l'UNFP FC avant de rebondir, le gardien international des Comores s'est confié pour Foot Mercato.
«L'histoire préfère les légendes aux hommes, elle préfère la noblesse à la brutalité, les discours enflammés aux actes silencieux. L'histoire se souvient de la bataille, mais elle oublie le sang répandu. Ce que l'histoire retiendra de moi, pour peu qu'elle retienne quelque chose, ne sera qu'une partie, une infirme partie de la vérité», déclarait Abraham Lincoln, seizième président des États-Unis, élu à deux reprises, en novembre 1860 et en novembre 1864.
Dans la légende du championnat de France, Ali Ahamada aura bel et bien sa place. Gardien atypique, né à Martigues en 1991, le franco-comorien n'a cessé de se forger un nom dans les archives de la Ligue 1.
Un gardien (souvent) décrié !
Passé par le Toulouse Football Club de 2009 à 2016, Ahamada s'est, en effet, distingué par de somptueuses parades, et ce, sans parler de son but contre le Stade Rennais, devenu légendaire. «J’enchaînais les bonnes prestations, j’avais de très bons retours médiatiques et ce but est venu couronner tout ça. Ce but contre le Stade Rennais, c'était un aboutissement, des moments énormes, magiques.
C’était de très beaux débuts Mais forcément, après ce but, j’ai été davantage exposé et ça a été un fardeau. D’énormément encensé, on a commencé à être bien plus critique et regarder à la loupe la moindre erreur. C’est à partir de là qu’on a commencé à me descendre injustement. Mentalement, ce n’est pas facile», reconnaissait notamment le portier de 30 ans.
Cibles privilégiées de Julien Cazarre lors de ses dernières années à Toulouse (2010-16), Ali Ahamada a d'ailleurs fait des apparitions récurrentes dans les chroniques de l'humoriste sur Canal+. «C’était une période qu’il fallait gérer, il a fallu faire avec, ça fait partie du package, les médias. Certains héritent de presse […]
Une épopée magique avec les Comores !
De Kayserispor où il devient persona non grata lors de l'arrivée du Roumain Marius Șumudică à Brann en passant par Kongsvinger, le dernier rempart des Comores (33 sélections) a ainsi multiplié les challenges. En Turquie avant de rejoindre la Norvège, Ali Ahamada (30 ans) a finalement opté pour l'UE Santa Coloma après quelques mois sans club. «C’était surtout parce que j’avais la sélection au mois de juin et je n’avais pas de structure pour m’entraîner, je m’entraînais tout seul mais il me fallait des repères et un groupe.
Du coup, c'était le seul club à pouvoir recruter à n’importe quel moment donc j’y suis allé pour deux mois, c’était le deal pour essayer de rester en activité et après essayer d’aller voir ce qui était possible ailleurs», nous a notamment confié, l'intéressé. Déterminé à se tenir prêt pour la CAN 2022, l'ancien gardien du TFC est d'ailleurs revenu sur cette incroyable épopée des Comores, qualifiés pour la première fois de leur histoire.
«C’était notre première à tous, c’était un moment fort en émotions et inoubliable pour nous tous. On a profité de chaque instant là-bas, c’était une découverte pour chacun et c’était une expérience incroyable. Ce qui a fait la beauté et la magie de notre parcours, c'étaient toutes ces embûches, mais malgré tout, on a répondu présent et favorablement. On a réussi avec une mentalité et un état d’esprit de guerrier à faire un très beau parcours et a donné une bonne image de nous. On a prouvé que malgré les difficultés financières ou techniques, avec beaucoup d’envie on peut faire pas mal de choses.». Battus par le Cameroun le 24 janvier dernier en huitièmes de finale de la CAN 2022 (2-1), les Comoriens ont ainsi fait honneur à leurs couleurs et à leurs supporters, et ce malgré l’absence d'Ali Ahamada et d'un match joué dans sa quasi-totalité à dix contre onze.
«On a l’information comme quoi je ne peux pas jouer, on a pas d’escorte sur le bus après on a ce carton rouge qui arrive très, très rapidement dans cette rencontre, sixième minute si je ne dis pas de bêtises donc c’était la goute de trop et on se sentait impuissant face à eux de ne pas pouvoir jouer avec nos armes et malgré tout on s’est remobilisé, le groupe a fait preuve d’union, on s’est donné comme mot d’ordre qu’il fallait donner une image positive des Comores et on va y aller coûte que coûte jusqu’à la fin de cette rencontre». Avec le défenseur Chaker Alhadhur, contraint d’évoluer au poste de gardien, les Cœlacanthes ont ainsi vendu chèrement leur peau. Une fierté pour Ali Ahamada, comblé par le parcours des siens.
«Chaker Alhadhur ? (soupirs) très honnêtement, qu’est-ce qu’on peut lui reprocher ? Il a fait le boulot, il les a fait douter même car psychologiquement ce n’était pas évident pour eux. Le fait est de ne pas marquer tout de suite, rapidement, qu’il fasse quelques arrêts, on a aussi été solide défensivement, psychologiquement, ça les a un peu perturbé jusqu’à ce qu’ils puissent mettre ce premier but mais en début de rencontre, ils avaient beaucoup d’appréhensions». Coupe d'Afrique des Nations passée, l'ancien international Espoirs (11 sélections) se devait alors de retrouver un projet excitant. Une nouvelle opportunité finalement trouvée après un passage à Lisses, commune de l'Essonne où se tient le traditionnel stage de l'UNFP FC.
Voile sur la Tanzanie !
«Je me suis retrouvé dans ce stage par l’intermédiaire de trois collègues qui sont ici aussi, j’ai donc demandé…Lire la suite sur Foot Mercato
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