Je suis plutôt pour que les expatriés apprennent à investir chez eux en Afrique pour…..La diaspora doit-elle continuer à envoyer de l'argent au pays ?
La diaspora doit-elle continuer à envoyer de l'argent en Afrique ?
Je ne partage point l'idée : qu'il fasse cesser d'envoyer de l'argent en Afrique.
Je suis plutôt pour que les expatriés apprennent à investir chez eux en Afrique pour créer de l'emploi, transformer positivement leurs pays et créent de nouvelles richesses et de nouveaux progrès sociaux et qu'ils aident de manière intelligente, efficace et stimulante la population à se prendre en charge.
Cela signifie qu'il convient de sortir de la culture de l'assistanat et de la mendicité. Pour autant, les transferts d'argent de la diaspora africaine peuvent contribuer significativement à soutenir la réduction de la pauvreté, la croissance économique et l'emploi.
Faut-il que les flux d'argent soient bien utilises et que les pouvoirs publics créent des dispositifs opérationnels et législatifs pour encourager les flux d'argent orientés dans le secteur productif. Les dispositifs des États du continent africain reste largement insuffisants, peu adaptés et peu orientés dans le secteur de l'entrepreneuriat, des initiatives de création de richesses et de transformation économique. Les politiques publiques des douanes pour les expatriés sont divers et peu significatifs. Et leur impact en termes d'incitation productive laisse à désirer.
En effet, les fonds envoyés par la diaspora en Afrique sont orientés à peine dans le secteur productif pour à peine 10% de leur montant quand les expatriés des pays asiatiques consacrent plus de 30% de leurs transferts d'argent dans le secteur productif. Un fossé énorme est à combler. Et de nouvelles actions publiques restent souhaitables et vivement recommandées pour changer la donne avec efficacité et juste quelques mesures peu impactant à moyen et long terme.
Il est urgent que le débat sur cette question soit repris surtout le continent africain en particulier dans les îles comme Madagascar et les Comores où pour cette dernière, les transferts d'argent atteignent 25% du Produit Intérieur Brut, et près de 2,5 fois des recettes budgétaires. Il est vrai que l'envoi systématiquement d'envoi pour les familles est à nuancer.
Pour les personnes vulnérables et personnes âgées, continuer à soutenir sa famille est une nécessité vitale. Cela est d'autant plus vrai que les différentes crises sanitaires provoquant une crise économique et maintenant inflationniste rendent indispensables de soutenir les familles. Pour les bénéficiaires plus jeunes des transferts d'argent de la diaspora africaine, soutenir la famille en formation ou en études dans une situation économique et financière difficile reste incontournable.
En revanche, pour les bénéficiaires en âge de travailler ou les personnes ayant fini leurs études, ou les diplômés, des effets pervers des transferts d'argent peuvent contribuer à soutenir une certaine inactivité ou de l'oisiveté desincitative. Ce qui fait que toute une catégorie de personnes se contentent de l'argent reçu de leurs familles à l'extérieur sans chercher à travailler ou à entreprendre. Pour cette catégorie de population, il est essentiel de changer les pratiques.
Au lieu d'envoyer instinctivement de l'argent, il est tout à fait possible de soutenir le parcours de jeunes en âge de travailler en finançant des formations professionnelles et entrepreneuriales et en les soutenant de façon à acquérir leur autonomie financière à travers des projets ou micro-projets entrepreneuriaux ou d'auto-emploi.
Il appartient aux familles expatriées de bien prendre la mesure de la nuance de façon à agir de manière efficace pour soutenir leurs familles dans le besoin quotidien dans un contexte de soutien solidaire tout en orientant l'aide accordée aux personnes en âge de travailler par une prise en charge de leurs projets professionnels et une autonomisation économique.
Les politiques publiques ne doivent nullement croiser les bras. De même les ambassades des pays du continent africain à l'étranger doivent travailler et sensibiliser tout en facilitant l'orientation des transferts de flux financiers dans le secteur productif avec des dispositifs significativement incitatifs et pérennes.
Bref, il ne suffit pas de juste dire à la diaspora d'investir au pays. Il convient de mettre en place les outils nécessaires pour faire de l'investissement productif une action publique prioritaire en raison de son impact économique, social et financier pour le développement économique et pour la population concernée.
Le débat est ouvert. Il se doit d'être contradictoire, respectueux et constructif.
Darchari MIKIDACHE
COMMENTAIRES