Pour défier les autorités britanniques, une expédi...Le drapeau mauricien flotte sur les iles Chagos...bientôt le tour de Mayotte pour les Comores ?
A l'instar des Comores qui réclament l'ile de Mayotte occupée illégalement par la France depuis son indépendance en 1975, l'Ile Maurice revendique sa souveraineté sur les iles Chagos.
Depuis son indépendance en 1968, l’île Maurice revendique sa souveraineté sur le petit archipel stratégique de l’océan Indien. Comme les Comores avec Mayotte, les Nations unies lui ont donné raison. Mais Londres ne veut rien entendre. Alors, le 14 février, comme pour défier les autorités britanniques, une expédition mauricienne s’est rendue sur place.
À 10 h 30 lundi 14 février, le drapeau mauricien a été hissé sur l’atoll inhabité de Peros Banhos. “Nous réclamons ce qui nous a toujours appartenu”, a déclaré Jagdish Koonjul, ambassadeur de l’île Maurice auprès des Nations unies, cité par le quotidien de Saint-Louis L’Express. Une semaine plus tôt, le diplomate avait pris la tête d’une expédition – présentée par le gouvernement mauricien comme “scientifique”. Avec à son bord des journalistes et des avocats étrangers, dont Philippe Sands, le navire Bleu de Nîmes avait mis le cap sur les Chagos depuis les Seychelles, plus proches de l’archipel que l’île Maurice.
Depuis son indépendance en 1968, l’île Maurice revendique sa souveraineté sur les Chagos. En mai 2019, les Nations unies ont voté une résolution non contraignante demandant au Royaume-Uni de les rétrocéder à Maurice sous six mois. Mais l’ancienne puissance coloniale n’en a rien fait. En plantant un drapeau sur deux des 58 îles de l’archipel – Peros Banhos et Salomon, “le gouvernement mauricien indique clairement que le moment est venu pour que ses victoires légales se traduisent en actes sur le terrain”, commente The Guardian.
Un voyage émouvant
Rosamonde Bertin observe l'horizon depuis des jours.
Soudain, elle a poussé un cri de joie lorsqu'un grand oiseau de mer ressemblant à une mouette - appelé "fou" dans la langue créole de Mme Bertin - a survolé le pont.
"Cela veut dire que nous sommes près de la terre", dit la femme de 67 ans.
Une baleine a brièvement émergé des vagues gris plomb sur le côté bâbord du bateau, suivie d'un chatoiement de poissons volants argentés.
Quelques heures plus tard, vendredi après-midi, Mme Bertin a éclaté en applaudissements lorsqu'on lui a annoncé - à l'aide d'un coup de klaxon retentissant - que le bateau sur lequel elle voyageait depuis quatre jours vers l'est avait franchi une frontière maritime invisible au fond de l'océan Indien et pénétré dans le territoire contesté des îles Chagos.
"Je suis libre", s'est-elle exclamée, ravie, en levant les bras en l'air.
Libre, explique-t-elle, parce que c'est la première fois depuis 1972 - date à laquelle elle et sa famille ont été chassées de l'archipel par la Grande-Bretagne - qu'elle a pu y retourner "sans permission, et sans que des soldats m'accompagnent", dit-elle, faisant référence aux "visites patrimoniales" organisées auparavant par le gouvernement britannique.
À côté d'elle, une autre Chagossienne, Suzelle Baptiste, 57 ans, s'est mise à sangloter discrètement en regardant ses collègues danser et faire la fête.
"Cela signifie tellement pour moi", confie Mme Baptiste, à travers ses larmes (photo).
Avec BBC Afrique et Courrier International
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