Invasion de Chenilles : le Point de Presse de l'INRAPE Est Loin d'Avoir Levé les Inquiétudes de la Population
Invasion de Chenilles : le Point de Presse de l'INRAPE Est Loin d'Avoir Levé les Inquiétudes de la Population
Il y a quelques jours, une invasion de chenilles est révélée au public par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, montrant des bestioles, qui ont envahi la région de Mbwankuu au Nord de Ngazidja.
Cette chenille est communément appelée chenille légionnaires d'Afrique, chenille défoliante ou Spodoptera exempta de son nom scientifique. Beaucoup s'interrogent sur cette espèce qui s'est propagée rapidement et en grand nombre dans la région de Mbwankuu, allant jusqu'à faire appel à des Fundi pour faire un azayima afin de les tuer.
L'Institut National de Recherche pour l'Agriculture, la Pêche et l'Environnement (INRAPE), s'est rendue sur les lieux et a organisé un point de presse pour rassurer la population.
Selon le Dr Hamza Abdou Azali, Directeur général de l'INRAPE, l'espèce est introduite. Probablement en provenance de Tanzanie ou du Kenya, par le biais de semences. Mais la détermination exacte de sa provenance nécessite des recherches approfondies en biologie moléculaire.
Quand bien même l’INRAPE affirme que l’espèce ne représente aucun danger pour l'homme, ses déclarations ne sont soutenues par aucune étude scientifique. Par ailleurs, l'espèce est nuisible pour le maïs, la canne à sucre et certaines herbes, avec un impact économique indéniable.
D'après le Dr. Issa Mzé, chercheur à l'INRAPE, et toujours sans référence à une quelconque étude scientifique, l'espèce pourrait avoir été introduite il y a quelques mois, lors des épisodes de sécheresse aux Comores. À cette période, les conditions n'auraient donc pas été favorables à sa multiplication. À présent que nous sommes en période de précipitations, les conditions seraient devenues favorables à la multiplication rapide de ces chenilles.
C’est dans les milieux où il y a du gazon et des petites herbes que vivent ces chenilles. Les larves observées présentent différents stades de développement.
Rien n'a été avancé sur les moyens pour lutter contre sa propagation.
Certains se posent des questions sur le rôle et la responsabilité de l'INRAPE qui, rappelons-le, en plus d’être un organisme de contrôle, détient le monopole sur l’importation des semences. Non seulement l’INRAPE doit être en mesure de répondre aux interrogations légitimes soulevées par ce début d’invasion, mais cela doit nous interroger sur l’absence de séparation entre l’entité qui contrôle les produits importés et celui qui importe. Cela ne se fait dans aucun pays.
Nous ne devons pas prendre cette situation à la légère. Le zébu comorien a presque totalement disparu à cause des tiques, ces insectes arrivées avec l’importation de zébus de Tanzanie.
La réalité est qu’il n’y a pas de contrôle phytosanitaires effectifs à nos frontières. Notre faune, notre flore, et nous-mêmes habitants sommes en danger.
Abderemane Said Mmadi
Photo : Habarizacomores
HaYba FM La Radio Moronienne Du Monde
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