J'ai suivi ma première compétition internationale de football à…Coupe du monde de 1982, Coupe d'Afrique de 2022 : une longue histoire de scandales
Coupe du monde de football 1982, Coupe d'Afrique des nations de football 2022 : une longue histoire de scandales
J'ai suivi ma première compétition internationale de football à la radio, sur les ondes de Radio France Internationale, en 1982. Ce fut lors de la 12 ème édition de la Coupe du monde organisée par l'Espagne.
Elle fut marquée par les belles performances des représentants de l'Afrique, l'Algérie et le Cameroun, et surtout par leurs exploits face respectivement à la République Fédérale d'Allemagne (RFA) et à l'Italie les futurs finalistes de cette édition.
Imbu de son arrogance de sélectionneur d'une équipe 2 fois championne du monde, Jupp Derwall avait déclaré la veille du match contre l'Algérie qu'il rentrerait en Allemagne en train en cas de défaite. J'ai vibré lorsque l'Algérien Rabah Madjer a ouvert le score. Les Allemands n'ont pas eu le temps de goûter la joie de l'égalisation car l'excellent Lakhdar Belloumi a marqué dans la minute suivante, scellant le match par un score de 2 à 1.
Le Camerounais Grégoire Mbida, remarquablement servi par Roger Milla, a égalisé dans la minute qui a suivi le seul but encaissé dans ce match et dans cette compétition par l'inégalable Thomas Nkono, arrachant ainsi le match nul face à une Squadra Azzura 2 fois championne du monde.
Cette coupe du monde fut également émaillée de scandales sur fond d'arrangement mafieux entre certaines sélections et d'arbitrages douteux.
Les 2 nations germaniques, la RFI et l'Autriche se sont qualifiées pour le 2ème tour aux dépens de l'Algérie à l'issue d'un non match où les 2 équipes se sont contenté de passes inoffensives pendant 80 minutes après l'ouverture du score arrangé de 1 à O en faveur de la RFI.
S'agissant du Cameroun, beaucoup d'observateurs pensent qu'il aurait pu se qualifier pour le 2 ème tour en lieu et place de l'Italie si le but du renard des surfaces, Roger Milla, contre le Pérou n'avait pas été refusé pour un hors-jeu imaginaire par l'arbitre autrichien.
Le gardien de but allemand Schumacher n'écopa d'aucune sanction pour son agression contre le Français Battiston à l'entrée de la surface de réparation. Le portier allemand qui ne jouait pas le ballon a percuté violemment la tête du défenseur français qui a perdu 3 dents et a du quitter la pelouse inanimé sur une civière.
Ceux qui ont regardé le match disent que tout le monde semble avoir vu la faute sauf l'arbitre néerlandais. Et que dire de l'arbitre soviétique qui après avoir validé le but incontestable du Français Giresse contre le Koweït est revenu sur sa décision après ses discussions avec le président de la Fédération koweitienne de football qui avait fait irruption sur la pelouse ! Les mauvaises langues disent qu'ils ont parlé de pétrole ! Outrée, la FIFA bannit l'homme en noir soviétique.
Il est illusoire d'espérer une telle rigueur de la part de Confédération Africaine de Football (CAF), une instance qui change les règles de jeu à moins de 24 heures du match opposant les Comores au Cameroun en imposant au portier comorien Ali Ahamada un confinement de 5 jours alors que jusqu' à ce revirement de dernière minute un joueur redevenu négatif pouvait disputer la rencontre après avoir été testé positif 2 jours auparavant.
L'arbitre éthiopien Bamlak Tessema Weyesa a bien rempli sa mission en expulsant un joueur comorien dès la 7ème minute et en arrêtant le match de manière brusque lors d'une action comorienne qui aurait pu conduire à l'égalisation. Les enjeux financiers ont primé sur l'éthique. En fait, l'élimination des Lions en 8ème de finale aurait conduit les Camerounais à déserter les stades.
L'arbitre éthiopien doit recevoir une belle récompense pour les bons et loyaux services qu'il a rendus à la CAF. En attendant d'être élevé au grade de Grand Cordon de l'Ordre de la Valeur le 20 mai prochain, lors de la célébration de la fête nationale camerounaise pour "services éminents rendus à l'Etat du Cameroun".
Les joueurs comoriens ont été héroïques. Ils ont perdu avec un seul but d'écart en jouant sans véritable gardien de but et à 10 contre 11 (voire contre 12 si on inclut l'arbitre) pendant 86 minutes. Battre un Cameroun aidé par l'arbitre, la CAF et les laboratoires soi-disant "indépendants" aurait relevé d'un miracle.
L'indépendance des laboratoires, parlons en. AUCUN joueur camerounais n'a été testé positif depuis le début de la compétition contrairement aux autres équipes et notamment à leurs adversaires qui sont privés de match pour cause de COVID-19, semble-t-il.
4 Burkinabé sont déclarés positifs la veille du match d'ouverture contre le Cameroun, 6 Comoriens dont les 2 gardiens de but valides Ali Ahamada et Moyadh Ousseni connaitront la même mésaventure 48 heures avant la rencontre avec l'équipe du pays organisateur.
Ces quelques lignes d'un article du journal Libération du lundi 24 janvier 2022 donnent la pleine mesure du Camerounavirus, ce variant de la Covid-19 qui fait des ravages lors de la CAN 2022 "Le sélectionneur, Abdou, avait noté le comportement quelque peu narquois des préposés aux prélèvements («ils prenaient des photos en souriant»). Et les cas positifs comoriens avaient étonné.
Equipe disciplinée dont les joueurs se sont pour la plupart forgés dans les vents contraires des divisions amateurs hexagonales, les Comores ont été très strict dans leur approche du tournoi : un par chambre, aucune activité pratiquée en commun (ni même en duo) sorti des entraînements et une rigueur qui les porte depuis longtemps, la seule possibilité d’exister avec un réservoir de joueurs aussi mince. La rafale de cas positifs au retour de Garoua, où les Comores ont tombé le Ghana (3-2) mardi, a donc étonné."
Nous reconnaissons notre défaite si nous sommes battus sans triche. Nous avons perdu contre le Gabon car nous avons mal joué. Nous avons été surclassés par le Maroc qui a été meilleur que nous. Nous avons été sortis injustement de la compétition au profit du pays organisateur par une CAF qui s'est vautrée dans la fange pour une histoire de remplissage des stades. Voilà pourquoi, contrairement à notre ancien ministre des affaires étrangères Soef Mohamed Elamine, je ne souhaite pas bonne chance aux Cameroun pour la suite de la compétition.
Abdourahamane Cheikh Ali
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