Le temps de la honte s’est installé. Le régime d’Assoumani Azali..Affaire des lingots d'or : Déclaration du Front Commun contre la «dictature» d'Azali
DECLARATION SOLENNELLE DU FRONT COMMUN DES FORCES VIVES CONTRE LA DICTATURE SUR LE SCANDALE DES LINGOTS D’OR
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Le temps de la honte s’est installé. Le régime d’Assoumani Azali et son clan, qui n’en sont pas à une première, y sont jusqu’au cou. Et pour notre malheur, c’est le pays tout entier qui en reçoit l’éclatant déshonneur. L’énorme scandale dit des lingots d’or malgaches, qui sonne comme de tristes vœux de nouvel an à notre pays, va désormais remplir une page noire de notre histoire.
Cette affaire des lingots d’or malgaches, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, s’annonce déjà comme un film rocambolesque, sorti directement des studios d’Hollywood. L’intrigue nouée autour de ce jet privé, les clairances si facilement délivrées, cet itinéraire qui devait aboutir à Dubaï, les sombres personnages arrêtés et qui ne sont que de pauvres comparses, les commanditaires encore restés dans l’ombre, tout cela sent mauvais et soulève un dégoût moral et une indignation publique unanime.
Les derniers sceptiques sont maintenant édifiés : c’est une bande de malfrats qui s’est installée à la tête de notre pays. Nous sommes sous la botte d’un président de fait, enfanté par la fraude et la triche, et vieux compagnon du vol, du banditisme et de la contrebande organisée Il n’est pas si lointain l’époque où l’actuelle gouverneure de Ngazidja dénonçait des 40 milliards de francs enfouis dans des banques étrangères par Assoumani Azali. Dans leur soif inextinguible d’enrichissement illicite, de hauts dignitaires et proches du régime sont directement ou indirectement impliqués dans ce trafic d’or, de produits stupéfiants et d’armes, le trafic de l’or lésant lourdement les intérêts de Madagascar, notre voisin et pays frère.
Seuls les naïfs peuvent encore s’étonner, mais ceux qui savent lire l’histoire sont au fait que la corruption, le vol, le détournement de fonds publics, le brigandage de grand chemin sont liés comme les lèvres et les dents au système de dictature. Les vols et les trafics en tous genres nourrissent la dictature, laquelle alimente les vols et les trafics en tous genres. Tels sont l’axiome et la machine infernale de la dictature. Tel est le vrai visage du régime d’Azali. Personne n’a oublié qu’à son arrivée au pouvoir, en 2016, l’un des faits marquants de ses cent premiers jours a été d’annoncer au pays et au monde la ligne directrice de son programme en dissolvant par simple décret, la commission nationale anticorruption, institution pourtant constitutionnelle.
Au ce stade de cette affaire des lingots d’or malgaches, de nombreuses questions sont posées et attendent les réponses que réclament les Comoriens et l’exigence de vérité. Car c’est d’abord et surtout aux Comoriens que pense le Front commun des forces vives contre la dictature, eux dont l’honneur et la dignité sont aujourd’hui largement engagés du fait de ce régime de voyoucratie.
Cependant, quand on voit à quel point l’appareil judiciaire, à tous ses niveaux, est phagocyté et aux ordres, quand on imagine à quel point l’hydre tentaculaire de la corruption est étendu dans toutes les sphères de l’Etat et de l’administration, lorsqu’aujourd’hui se confirme l’adage selon lequel le poisson pourrit par la tête, il est difficile de penser connaître la vérité un jour prochain sauf à compter avec la détermination de la partie malgache.
Pire encore, le fait pour le parquet de Moroni de passer sous silence, les armes saisies chez Fardi Abodo ainsi que la drogue découverte à l’aéroport de Hahaya démontre bien que l’institution judiciaire n’entende même pas considérer ces actes répréhensibles malgré le fait que des comoriens aient été renvoyés devant la Cour de Sûreté de l’Etat pour des délits de droit commun.
Nous sommes en droit de nous demander contre qui ces armes allaient être utilisées ? Pourquoi le parquet de Moroni n’avait-il pas visé les dispositions du code pénal comorien qui répriment la détention illégale d’arme à feu lors de l’ouverture l’information judiciaire ?
Nous savons en effet que ce n’est ni Dhoulkamal, ni Abodo, ni qui que ce soit dans ce régime et encore moins leur chef d’orchestre, Assoumani Azali, qui aurait le moindre souci de sauver l’honneur et la dignité des Comores et des Comoriens.
Face à ce danger réel d’une transformation des Comores en plaque tournante régionale, voire internationale, du trafic transfrontalier, du blanchiment d’argent et du terrorisme, le Front commun des forces vives contre la dictature, traduisant à la fois l’inquiétude grandissante et les profonds sentiments de paix et de tranquillité des Comoriens.
Il demande expressément à la communauté internationale, à nos partenaires au développement et en particulier aux organisations spécialisées en la matière, de porter aide et soutien aux Comores afin d’éradiquer ce fléau de la contrebande internationale dont les honorables représentants sont juchés jusqu’à la tête de l’Etat ce qui est manifestement porteur de graves risques de déstabilisation et du pays et de la région.
Le Front commun des forces vives contre la dictature appelle toutes les forces démocratiques, politiques et celles de la société civile à se lever pour déchirer le masque des contrebandiers qui nous gouvernent, à réclamer le départ de ce régime de la honte et de la flétrissure et à concourir pour le rétablissement de la démocratie, de l’Etat de droit et ouvrir ainsi les portes de l’espoir d’une vie meilleure.
Car en vérité, les Comores et les Comoriens ne retrouveront leur honneur et leur dignité qu’à la chute de cette dictature et c’est ce pour quoi le Front Commun des Forces Vives contre la dictature lutte et continuera de lutter jusqu’à la victoire.
Moroni, le 11 janvier 2022
Le Secrétariat Exécutif du Front Commun
des Forces Vives Contre la Dictature.
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