La gouvernance se transforme t-elle progressivement en rapport de force Etat-villes? Mkazi : Démonstration ou provocation ?
Mkazi : Démonstration ou provocation ?
L’apaisement serait l’objectif affiché ou la finalité recherchée du dialogue
annoncé.
La sensibilisation, sous toutes ces formes, serait aussi le moyen retenu pour
faire vacciner le maximum de compatriotes. Doit-elle se dérouler dans des
conditions pareilles ? Sert-elle de moyens de reconquête ? Est-ce la fin en
soi ?
Aveu de (im)puissance, de perte d’influence ? La gouvernance se transforme
t-elle progressivement en rapport de force Etat-villes? L’autorité de l’état
s’affaisse-t- elle à cet échelon ? Le peuple est-il désormais pris comme un
adversaire ?
Derrière cet apaisement à retrouver, on reconnaît (in) directement la présence
de contestations sérieuses, d’où la recherche de la cohésion sociale, le
renforcement de l’unité nationale.
Le moment est-il opportun pour mesurer des rapports de force ? Mkazi est-elle
une ville rebelle, assiégée qui a besoin d’être libérée ? Constitue t elle un
affront ? S’exprimer librement est-ce synonyme d’autre interprétation ?
Quel signe retenir ? Quel risque ne fallait-il pas faire prendre à une
population ? L’opinon, les gouvernés ne doivent ils pas espérer mieux en
méthode ou mode de gouvernance ?
Il s’agit d’un Chef d’Etat, d’un Président, le Garant du fonctionnement normal
des Institutions, Premier Magistrat qui a été exposé ou s’est exposé à cette
scène ? Derrière lui, il y a une fonction à honorer, à faire honorer, de
surcroît à préserver en tout lieu et en toute circonstance.
Risque incalculable ? Délibéré ?
Les vidéos circulant démontrent que des affrontements auraient bien pu
facilement avoir lieu. Le vendredi est un jour de convivialité dans l’opinion
dominante. L’état pressent un tel besoin de réaffirmer son autorité ? Pour
quel résultat au lendemain ? Quels leçons tirées, quels enseignements gardés ?
Jeu à somme nulle ? Égalité ?
En 11 ans de règne, Abdallah avait décidé du choix de limiter ses sorties
officielles. Avait-il tort , raison ? Choix calculé ? Anodin ? Chez lui, la
dimension État était présente. Une certaine hauteur prévalait dans l’exercice
de la fonction . Les symboles de la République trouvaient leur plein sens.
Au-delà des autres aspects contestables, l’appareil étatique jouissait de
toutes ses lettres de noblesses.
Certaines villes semblent être sous les radars, les projecteurs comme des
localités vue comme ayant décrété « l’état d’urgence ». Elles n’ont pourtant
brandi aucun autre drapeau que le nôtre , n’ont fait preuve d’acte
sécessionniste ni autre acte similaire.
L’état, cet idéal commun, doit demeurer un seul et indivisible, au-delà de
toute divergence. Le piège de ville ou fief du pouvoir et/ou de l’opposition
doit être banni de tous. Ce dangereux piège semble pourtant faire son bonhomme
de chemin. Déni de réalité ! La gouvernance serait- elle encore en quête de
légitimité ? Pour combien de temps et à quel prix ? Le légitimité populaire ne
s’achète, ni ne se force, et encore moins , ne se décrète.
Que le spectre ayant conduit en 2008 à l’opération « démocratie aux Comores »
ou la rébellion de 92 ne vienne pas à nouveau hanter des esprits volcaniques !
Photo 1: Main levée avec poignée fermée !
Photo 2: Écharpe portée par Youssouf M. Boina baptisée et brandie avec
l’effigie de : «Daula y’a Haki»!
Par Damed Kamardine
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