Les Comoriens dans la première guerre mondiale (1914 - 1918). Le 11 Novembre 1918 symbolise le jour de l’armistice mettant fin à la première guerre
Les Comoriens dans la Première Guerre Mondiale (1914 – 1918)
Le 11 Novembre 1918 symbolise le jour de l’armistice mettant fin à la première guerre mondiale. Ce conflit mondial a duré quatre ans et a fait pour l'ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de mutilés, dont 8 millions de civils. Plusieurs nations ont été engagées dans les combats. Les Comoriens y ont également pris une part active. Ils se sont engagés au nom de la France.
Quand la première guerre mondiale éclate, l’Archipel des Comores est donc une colonie française rattachée à Madagascar. Il est sous la tutelle du Gouverneur général de Madagascar. Une loi votée le 25 juillet 1912, par l’Assemblée Nationale française fait, en effet, des Comores une colonie française rattachée à Madagascar. C’est dans ce cadre qu’une contribution à la cause nationale a été demandée à Madagascar et dépendances (y compris donc les Comores).
Le premier départ des Tirailleurs comoriens et malgaches eut lieu le 9 octobre 1915. L’archipel avait fourni 429 engagés au 15 mars 1917. Il s’agit des Comoriens ayant transité par les bureaux de recrutement des provinces malgaches de Majunga et de Diégo Suarez. Entre 1914 et 1918, environ près de 1300 Comoriens ont été recrutés et envoyés au combat. Ils sont incorporés au 1er Bataillon de Tirailleurs Somalis, créé à Majunga le 11 mai 1916.
Les Comoriens participent activement à l'assaut sur le fort de Douaumont, dans le cadre d'une unité de marche rattachée au régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM). Ils sont au front de l’Aisne en 1917 et prennent part aux combats de la tranchée de l’Aviatik pendant la tristement célèbre bataille du chemin des Dames où beaucoup vont perdre leur vie.
Les tirailleurs Comoriens sont aussi aux premiers rangs en mai 1917, lors de l'attaque du Chemin des Dames. Ils font partie des régiments qui repoussent, le 21 septembre 1917, un assaut des troupes allemandes dans le bois de Mortier. Au sein du 1er bataillon de Tirailleurs Somalis, les tirailleurs comoriens participent à la bataille de l'Aisne en compagnie du régiment d'infanterie coloniale du Maroc. En mai et juin 1918, les Comoriens sont engagés dans la troisième bataille de l'Aisne au Mont-de-Choisy.
Le 1er bataillon de tirailleurs somalis auquel de nombreux Comoriens ont participé, a obtenu au cours du premier conflit mondial, trois citations, dont deux à l’ordre de l’armée (croix de guerre 1914-1918 avec deux palmes et une étoile d’argent), ainsi que la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
De très nombreuses récompenses individuelles ont été accordées aux officiers, sous-officiers et tirailleurs du 1er bataillon de Tirailleurs Somalis qui ont éprouvé des pertes considérables : 562 combattants tués ; quant au nombre des blessés, les chiffres connus varient entre 1 035 et 1 200 blessés.
Après la guerre, la plupart des soldats comoriens ayant combattu dans le bataillon de tirailleurs somalis retourne à Madagascar et dans l’archipel. A Madagascar, beaucoup de ces « poilus » intègrent la « Garde Indigène de Madagascar et dépendances» qui constitue une police auxiliaire, chargée du maintien de l’ordre. C’est cette garde qui deviendra plus tard la Garde Territoriale des Comores.
Aux Comores, le retour des anciens soldats comoriens de la Grande Guerre ne s’est pas fait sans problèmes. Auréolés de leurs hauts faits de guerre et surtout imprégnés profondément des habitudes et comportements acquis durant leur séjour en Europe, les anciens soldats ne manquent pas une occasion pour s’affirmer et s’imposer devant les administrateurs et autres fonctionnaires coloniales.
Dans son journal de novembre 1919, l’administrateur du district de la Grande Comore Marcel Avignon (administrateur de juin 1919 à avril 1922) note que les anciens soldats « reviennent d’Europe avec un état d’esprit peu recommandable ». Il disait s’inquiéter des conséquences que leur séjour en Europe a pu avoir sur leur comportement et l’influence néfaste qu’ils pourraient exercer à leur retour. Une partie des soldats comoriens démobilisés s’installent en France notamment à Marseille. Dans la cité phocéenne, ils rejoignent la petite communauté comorienne des «navigateurs» (nom donné aux Comoriens embauchés sur les bateaux de la Messagerie) déjà présente et élisent domicile dans les vieux quartiers, aux alentours de la Place d’Aix, où ils recréent les Comores en miniature.
Les Comoriens ont été partie prenante à la Grande Guerre. Ils se sont sacrifice pour la défense de la France et de ses valeurs républicaines.
1) Soldat des bataillons de Tirailleurs somalis et sénégalais au camp de Saint-Raphael
2) 7ème Bataillon des tirailleurs malgaches gardant un dirigeable dans l’Oise (France) 1916-1917
3) Oussoufi Mparavéna, Ancien combattant 14-18
4) Kila M’Soma: Ancien combattant 14-18
5) Quelques portraits de Tirailleurs Comoriens (photo)
6) Garde indigène de Madagascar et dépendances
7) Stèle érigée en France, commémorant les Combattants Comoriens morts aux combats
Monument aux morts de la place dite des bâtiments (actuelle place de France), Moroni
HaYba FM la Radio Moronienne du Monde
COMMENTAIRES