Coopération Maroc-Union des Comores : De la diplomatie culturelle au partenariat économique. Renforcer les relations économiques entre le Maroc
Renforcer les relations économiques entre le Maroc et l’Union des Comores, telle est la rude tâche que s’assigne le ministre conseiller, Chargé d’Affaires à l’Ambassade de l’Union des Comores à Rabat, M. Housni Mohamed Abdou. Première destination de cette diplomatie économique : la ville impériale de Meknès où il est Lauréat de la FSJES de l’Université Moulay Ismaïl (Licence et Master) avant de faire son Doctorat à Rabat.
Ce sera de l’euphémisme de dire que la coopération entre le Maroc et l’Union des Comores se porte bien. Cela se matérialise sur tous les plans : politique, diplomatique et culturel sans oublier le volet économique qui, il faut l’avouer, connait un dynamisme sans précédent depuis l’ouverture officielle des Services de la Chancellerie de l’Ambassade de l’Union des Comores à Rabat en septembre dernier. Et cela ira de crescendo avec l’arrivée prochaine du premier Ambassadeur des Comores au Maroc ainsi que la nomination, dans les mois à venir d’un Ambassadeur de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Union des Comores avec résidence à Moroni.
Il ne pouvait en être autrement quand on sait que l’actuel Chef de l’Etat comorien, SEM Azali Assoumani, président de la République, est un Lauréat du Maroc. Et cerise sur gâteau, le ministre conseiller, a.i, chargé d’Affaires à l’Ambassade de l’Union des Comores à Rabat, M. Housni MOHAMED ABDOU, est également Lauréat de la Faculté des Sciences juridiques, Economiques et Sociales de l’Université Moulay Ismaïl de Meknès (Licence et Master) avant de faire son Doctorat à Rabat. Justement, pour donner un coup de fouet aux échanges économiques entre les deux pays M. Housni MOHAMED ABDOU a entamé une série de visites de travail dans les différentes villes dont la première est celle de la cité impériale de Meknès.
En réservant ce premier déplacement officiel à sa ville d’adoption, où il a passé les cinq premières années de ses études universitaires (2004-2009), le ministre conseiller a voulu marquer deux choses : sa reconnaissance au peuple marocain, en général, et aux professeurs, encadrants ainsi qu’à l’ensemble du personnel de cette faculté, en particulier. Il a été question aussi, à travers cette visite, de mobiliser les acteurs économiques pour renforcer les échanges commerciaux entre l’Union des Comores et le royaume du Maroc.
Mobiliser les acteurs économiques
Ce retour au bercail fut émouvant. Lors de cette journée du 5 novembre, le ministre conseiller Housni a été reçu respectivement par le gouverneur de la préfecture de Meknès, le maire de la ville de Meknès, le vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Meknès, le président de l’Université Moulay Ismaïl de Meknès ainsi que le doyen de la Faculté d’Economie avant de se rendre sur le site de la Société de Conserve de Meknès.
Dans la matinée, le ministre conseiller Housni a animé une conférence à la Faculté d’Economie dans l’amphithéâtre archiplein, sur le thème : « Accords de coopération Maroc & Afrique : Cas de l’Union des Comores ». De la diplomatie culturelle au partenariat économique, le terme n’est pas fortuit.
En effet, durant les 20 dernières années, plus de 3000 étudiants comoriens ont été formés dans les Universités et établissements publics marocains à travers l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Et chaque année 150 boursiers comoriens viennent poursuivre leurs études universitaires au Maroc. Il semble que ce nombre a été porté au double pour la rentrée académique 2021-2022.
Booster les échanges commerciaux
Sur le plan économique, M. Housni aime à le dire : « j’ai une mission à accomplir : celle de booster les échanges commerciaux entre nos deux pays » pour refléter l’excellence des relations diplomatiques et politiques entre les deux Etats.
Faut-il rappeler, à ce sujet, que l’Union des Comores a été le premier pays à ouvrir un consulat à Laâyoune. La suite est connue de tous. A la date du 29 juillet 2021, le 1/3 des consulats ouverts jusqu’à présent à Laâyoune et à Dakhla appartient à des pays africains représentant toutes les régions du continent : L’Afrique occidentale, l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe sans oublier que plusieurs autres pays du continent ont exprimé leur volonté d’inaugurer prochainement des représentations dans les provinces du Sud du Royaume.
D’ailleurs, il a été convenu, pour les mois à venir, d’un jumelage entre la ville de Meknès et une autre des Comores sans oublier le futur partenariat entre l’Université Moulay Ismaïl et l’Université des Comores.
Rappelons que les investissements du Maroc en Afrique ont fortement augmenté ces dernières années, enregistrant une valeur de 37 milliards de dirhams entre 2013 et 2017, soit 40% du total de ses IDE. La moitié des flux sortants de ces investissements concerne essentiellement les secteurs à forte valeur ajoutée (banques, télécommunication et assurances).
La part des investissements dans le secteur bancaire a largement évolué en passant de 32% en 2010 à 73% en 2017. La tendance a été plutôt à la baisse pour le secteur des télécommunications et celui des assurances, enregistrant successivement une chute de 42% et 19% en 2010 à 8% et 6% en 2017. Et l’Union des Comores n’entend pas rester en marge de cette dynamique.
Wolondouka SIDIBE © L'Opinion Maroc
Rapprochement des secteurs privés
Bien que le Royaume du Maroc et l’Union des Comores entretiennent de bonnes relations diplomatiques et politiques, et ce depuis plusieurs décennies, il n’en demeure pas moins que le niveau et/ou le volume des échanges économiques/commerciaux est très faible.
L’un des facteurs explicatifs de la faiblesse des échanges commerciaux entre les deux pays est sans doute l’absence d’une meilleure connectivité maritime à même de rendre économiquement rentable les importations et les exportations vers ces deux territoires.
La seconde raison est vraisemblablement l’inexistence d’un cadre officiel facilitant le contact entre les opérateurs économiques et les missions de prospection pour des affaires aux Comores et au Maroc. Cependant, un cadre juridique et légal en liens avec les activités économiques est en cours de formalisation entre les deux pays.
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