École Muigni Baraka : Un élève agressé au couteau puis radié par la direction. Un élève de la classe de 6ede l’école privée Muigni Baraka a été agress
École Muigni Baraka : Un élève agressé au couteau puis radié par la direction
Un élève de la classe de 6ede l’école privée Muigni Baraka a été agressé au couteau par un collègue de la même classe. La direction de l’établissement a décidé de le radier après que son a tiré la sonnette d’alarme dans le quotidien Al-watwan.
Très choqué par ce qui s’est arrivé à son fils, déçu par l’attitude de la direction de l’école, le père a décidé de médiatiser l’affaire en publiant une opinion libre dans le journal Al-watwan, pour interpeller l’opinion et surtout les décideurs. Il a pris soin de ne laisser aucun indice permettant aux lecteurs d’identifier l’école où l’agression au couteau a eu lieu, se contentant de parler d’« une des plus grandes écoles », ou encore d’une « école jouissant d’une bonne réputation ». Mais peu importe. Le directeur de l’établissement a décidé de radier l’élève victime de l’agression à cause de son père qui n’en revient pas.
« Mon fils est victime d’agression au couteau de la part d’un de ses collègues, connu pour racketter les autres. L’agresseur trimballait le couteau dans son sac depuis des mois sans que les responsables de l’école Muigni Baraka s’en rendent compte. D’ailleurs, c’est grâce à moi que le couteau a été découvert ». En effet, ayant constaté les hématomes sur la main de son fils, M.Athoumane Msaidié s’est rendu à Muigni Baraka et a demandé à ce qu’on fouille le sac de l’agresseur qu’il a pu identifier. « Ils ont trouvé le couteau. Sans cela il aurait continué à sévir... », se félicite celui qui est persuadé que si son fils a eu la vie sauve, « c’est uniquement parce que le couteau n’était pas tranchant et assez aiguisé ».
Quand il a appris la nouvelle de l’agression, il a naturellement tout de suite alerté les responsables de l’école. Si l’enfant auteur de l’agression a été exclu, M.Athoumane Msaidié affirme que l’école ne lui a jamais présenté des excuses « comme si cela était normal ». Comme si cette « indifférence » ne suffisait plus, l’école a décidé de mettre la victime à la porte. « J’ai, le lundi 16 aout dernier, publié une opinion dans Al-watwan pour notamment dénoncer les faits. Dans ce texte je n’ai aucunement cité le nom de l’école Muigni Baraka. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand le directeur de l’école, Ismael Ibouroi m’a reproché d’en avoir médiatisé l’histoire au lieu de comprendre ma colère d’autant que je n’ai pas cité le nom de son école ».
C’est à partir de là que tout a commencé à basculer pour celui qui s’attendait plutôt à ce que la direction de l’école fasse profil bas. « Croyant l’histoire derrière nous, je suis allé, le 5 octobre dernier, récupérer le bulletin et la liste de fourniture de mon fils admis en classe de 5ème. On me l’a donné et j’ai acheté le matériel indiqué. Seulement, plusieurs jours après, soit le 20 octobre dernier et ce à quelques jours de la rentrée scolaire, j’apprends à travers la mère de mon fils que l’école souhaite lui parler. Surpris, j’y suis allé moi-même.
On m’a clairement fait comprendre que ce n’était pas moi qu’on attendait, mais la mère de mon fils, mon ex-épouse. Or, cette dernière, n’a jamais été en contact avec les responsables de cette école. Pourquoi vouloir lui parler aujourd’hui ? Sans doute parce que pour eux c’était plus facile de lui dire que notre fils a été radié ».
Contacté par La Gazette des Comores, le directeur de l’établissement ne semble pas regretter sa décision. « Je considère que le fait de parler à Al-watwan est une rupture de contrat », assure-t-il, accusant le père de l’élève d’avoir réagi d’une manière « injuste et unilatérale ». En tout cas le père attend de lui des excuses. Faute de quoi, « je me réserve le droit de porter plainte devant la justice ».
Par Andjouza Abouheir (paru dans La Gazette des Comores du 26 octobre 2021, titre légèrement modifié)
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