Non au dialogue de sourds pour un nouveau départ

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Non au dialogue de sourds pour un nouveau départ. Le président Azali a plongé le pays dans une crise économique, sociale, politique et institutionnel

Non au dialogue de sourds pour un nouveau départ

UKOMBOZI Déclaration n°3 : non au dialogue de sourds, pour un nouveau départ


Le président Azali a plongé le pays dans une crise économique, sociale, politique et institutionnelle sans précédent. Après avoir réussi à dévoyer les assises nationales et à organiser les siennes en février 2018, Azali se croit libre d’agir à sa guise. Trois événements fondamentaux l’attestent sans contestation possible.

Ce fut d’abord la dissolution arrogante de la Cour Constitutionnelle, la seule institution au dessus du président. Azali se place désormais au dessus de tout, un vrai monarque.

Suite logique, son référendum frauduleux pour « valider » sa nouvelle constitution présentée comme une simple adaptation de l’ancienne dont il a sapé les bases. Car faute de pouvoir supprimer la Tournante, l’essence de l’ancienne Constitution, Azali a manœuvré pour se donner un délai de 5 ans pour le faire. Son but ultime est la pérennisation de son pouvoir, mieux ou pire créer une dynastie comme à l’époque des royautés ! Ne place-t-il pas ses fils dans l’optique de sa succession ?

Le couronnement fut orchestré par les présidentielles de 2019, un hold-up électoral au vu et au su de tout le monde. Même l’Union Africaine n’a pas pu avaler la couleuvre. Elle s’est trouvée contrainte de s’en démarquer.

Depuis lors un étau enserre le cou du peuple. Non seulement joindre les deux bouts est devenu une prouesse pour les simples citoyens mais on assiste à des assassinats suspectés d’être politiques qui sont étouffés, à une multiplication des viols des jeunes filles ; le nombre de prisonniers d’opinion ne cesse de croître sous des chefs d’accusation fantaisistes, la justice est manifestement aux ordres.

Véritable phénomène historique, la diaspora comorienne s’est levée comme un seul homme pour dénoncer fermement la forfaiture des présidentielles de 2019 et manifeste tous les week-ends. Trois ans que cela dure. Du jamais vu dans le monde ! Mieux encore, un mouvement de cette diaspora se saisit de la période estivale pour tenter d’élargir la protestation au terrain national. Paniquée le pouvoir accuse des jeunes de Mabedja d’organisation criminelle, ces jeunes furent incarcérés dans la prison insalubre de Moroni durant trois semaines, ils risquent 20 ans de réclusion.

Jamais le pays, aux innombrables putschs, n’a été aussi fracturé. Jamais pouvoir illégitime n’a été autant honni.

Mais Azali, sourd aux souffrances du peuple n’en a cure, il poursuit son bonhomme de chemin vers un pouvoir absolu.

Quelle issue à la crise comorienne ? Question cruciale s’il en est.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le débat actuel sur le dialogue.

Azali pense pouvoir piéger l’opposition et renforcer sa mainmise sur le pouvoir en lui donnant un semblant de légitimité africaine, voire internationale. Mais il se trompe lourdement. Il prend les dirigeants africains pour des zombies accourant aveuglement à son secours. Car en limitant sa proposition de dialogue à la seule organisation des élections de 2024, il affiche sans fard ses desseins. Son problème, ce n’est pas la crise, ce n’est pas l’aggravation insupportable des conditions de vie des Comoriens mais son pouvoir.

Pour l’Opposition, le dialogue doit aboutir au départ d’Azali sous la pression de ce qu’elle appelle la Communauté Internationale (CI). Toute sa stratégie repose sur cette CI, une CI dont l’opinion compte mais « KEFUNGU, KEFUNGUWA », une CI qui est souvent du coté des pouvoirs établis. Cette Opposition incapable de s’unir autour d’un programme de relèvement du pays, qui prend plaisir à se déchirer en multiples chapelles attend que le pouvoir lui tombe dans les mains sans même savoir qui mettre à la place d’Azali.

Le peuple assiste avec inquiétude à cette foire d’empoigne de gens, qui malgré la sympathie vers l’Opposition, ne leur dit rien qui vaille. Cette classe politique qui domine le pays depuis des lustres au pouvoir et dont le peuple n’attend plus rien.

Quelle peut être la conciliation engagée par l’Union Africaine. Une diplomatie pour sortir de la quadrature du cercle ou frayer la voie à une vraie issue pour notre pays.

Car Azali et les siens font semblant de ne pas mesurer la catastrophe nationale et se prévalent toujours de la légitimité des présidentielles de 2019. Il voudra négocier en tant que président.

Ce que l’Opposition rejette avec force.

Doit on se livrer à de l’équilibrisme pour réconcilier des clans sans perspectives que le pouvoir ou s’en remettre au peuple souverain en organisant des présidentielles sous supervision de l’Union Africaine comme ce fut le cas en 2006 ? L’élu qui en serait issu bénéficiera d’une véritable légitimité et s’imposera à tous. Il ne devra pas être question de règlements de comptes entre anciens ennemis Par contre une justice indépendante devra traiter certaines questions comme les assassinats, la citoyenneté économique, etc.

Pour UKOMBOZI, Il faut créer des vraies perspectives à notre pays, créer une véritable alternative à cette classe politique éloignée des préoccupations réelles du peuple. Pour cela il nous faut une Organisation patriotique qui fonde sa pratique sur un patriotisme social cristallisé dans un programme politique.

Telle est l’étape fondamentale de la lutte du peuple comorien.

Voilà pourquoi UKOMBOZI centre ses efforts sur une élaboration collective d’un tel programme comme première étape à la création de cette organisation. Il s’agit de rassembler ceux qui veulent une rupture radicale avec le système colonial et néocolonial, de poursuivre et développer les traditions de lutte de notre peuple tel que l’ont montré le MOLINACO-PASOCO, le pouvoir d’Ali Soilihi Mtsashiwa, le FD et l’ASEC-MSOMO WA NYUMENI.

Telle est la tache centrale à laquelle s’attache le groupe UKOMBOZI.

Visiter notre plateforme ukombozi.net pour en savoir plus

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Moroni le 14/09/2021

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