Pourquoi tolérer certains rassemblements et interdire d'autres ? Le préfet du centre a cru bon rappeler sa circulaire anti manifestation liée au Covid
NOTRE PEUPLE PRENDRA LE DROIT DE MANIFESTER
Le préfet du centre a cru bon rappeler sa circulaire anti manifestation liée au Covid. Tout le monde comprend le sens de sa réquisition des forces de l'ordre même si Mabedja n'est pas cité.
C'est loin d'être une surprise. Ceux qui croyaient que le pouvoir allait laisser les Mabedja manifester pacifiquement s'illusionnaient. Dès qu'il est apparu que Mabedja allait oser, que ses représentants sillonnaient l'ile de Ngazidja pour mobiliser les jeunes, le harcèlement a commencé : présence des forces de répression, interrogations, interpellations voire des arrestations.
Ceux qui ont assisté à l'enterrement de la maman du colonel Rafik, à qui je présente mes condoléances, ont constaté de visu un grand rassemblement sans jauge, ni respect des mesures barrières. On y a vu les forces de police et de gendarmerie assurer la circulation et la sécurité des personnes.
C'était juste d'honorer la disparue pour elle-même, elle fut une cadre de la Banque Centrale des Comores durant des dizaines d'années mais aussi pour son fils, devenu colonel qui s'est illustré dans le passé en tant que commandant de la gendarmerie et qui représente brillamment le pays dans des instances internationales.
Cette liberté de grand rassemblement était aussi compréhensible puisque le Covid a bien reculé, très peu de nouveau cas, plus de mort. Il est donc normal comme on l'observe partout que les mesures draconiennes soient au moins suspendues. Aujourd'hui l'accent devrait porter sur le port obligatoire des masques et la vaccination de masse.
Pourquoi tolérer certains rassemblements et interdire d'autres ?
La question qui surgit alors : pourquoi tolérer certains rassemblements et interdire d'autres ? Inacceptable ce deux poids deux mesures.
Monsieur le préfet la loi, les règles doivent être les mêmes pour tous. C'est le respect des lois qui constituent la base de la société.
Ce sont vos façons de fonctionner qui pousse les gens à bout. Le pouvoir d'Azali n'est pas le premier pouvoir illégitime de ce pays. Même celui de mercenaires n'avait pas engendré autant de haine. Jamais la société comorienne n'a été autant fracturée.
Cela devrait vous faire réfléchir.
Comme annoncé, Mabedja va persister et le rassemblement se tiendra. Si vous le dispersez avec votre force aveugle, vous allez encore aggraver votre cas.
Notre peuple souverain est la source du droit, il a le droit de manifester contre votre manque de respect du droit, contre les pénuries qui affament, contre l'absence de prise en main effective des pouvoirs régaliens de l'Etat.
Non aux mesures privatives de liberté !
Idriss Mohamed Chanfi
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