Une Opposition comorienne à bout de ses plans suicidaires ? Les jours se suivent et se ressemblent, voire se compliquent davantage pour l’Op...
Une Opposition comorienne à bout de ses plans suicidaires ?
Les jours se suivent et se ressemblent, voire se compliquent davantage pour l’Opposition comorienne empêtrée dans une spirale infernale qu’elle s’en est créée toute seule. L’heure a sonné. En effet, arrivée au bout de ses manœuvres, elle est, aujourd'hui dans l'impasse face à une réalité prévisible, au bout de leur terminus. Ils parlent de crise politique nationale alors qu’en réalité, il s’agit de leur propre crise, de leurs propres échecs après plusieurs tentatives, plusieurs manœuvres pour marquer leur action contre le pouvoir de Monsieur Azali Assoumani. Retour sur l’une des courses folles de l'Opposition comorienne de notre temps.
Une Opposition déjà clivée avant et depuis mars 2019
Cette même opposition avait brillé, en 2019, par son manque de stratégie, et un défaut de pragmatisme politique face à un Azali de retour, en 2016, après presque 15 années à l’écart dans les affaires de l’Etat.
Au lieu de se constituer une opposition unie derrière un seul candidat, cette année-là, ils étaient nombreux à se présenter et à afficher leurs ambitions singulières comme ils le font aujourd’hui. Et quand ils se sont rendu compte de de la situation, qu’ils étaient en train de perdre la course, certains ont même fait appel tardivement au boycott de l’élection du 24 mars 2019. Bien avant ces élections de mars 2019, un référendum avait eu lieu le 30 juillet 2018 et a permis la révision de la Constitution sur recommandation des Assises nationales.
De ces épisodes prévisibles, naît le clivage persistant entre le régime et certaines personnalités, y compris certaines qui étaient au pouvoir, mais qui se sont rangés aux côtés de l’Opposition pour x raisons le plus souvent faussés par leurs petits calculs individuels.
Ils ont créé leur propre impasse
On s’attendait au scénario théâtral actuel, au sein de cette Opposition, avec ses multiples Chefs d’étangs et de Gouvernails, ici et là, exilés même à l’intérieur de leur propre pays.
Le cafouillage est sans rappels. Les Comoriens en ont marre. Ils ont beau faire appel au boycott, appeler à manifester, crier à la dictature, demander l’aide extérieure, commanditer ou soutenir des actions visant à déstabiliser le régime…Mais rien n’a pu se passer, Alhamdoulillah, Dieu merci !
Ils maintiennent et tiennent la même position sans succès répandent les mêmes discours. C’est le signe de l'impasse dont ils peinent à sortir: ils n'ont cessé d'accuser le Gouvernement en place de dictature pour faire entendre leur voix dans l’opinion internationale.
Ici, la caravane passe
Parallèlement à ces brouhahas de Roissy Charles de Gaulle, le pouvoir enchaîne et renoue avec les succès diplomatiques, tels que la validation par la communauté internationale des processus électoraux, la tenue de la Conférence de Paris en décembre 2019. Comme si cela ne suffisait pas, le Chef de l’État, SEM Azali Assoumani devient en 2021, 2ème Vice-président de l’Union Africaine, après le Sénégal et devant l’Égypte. Et le Sommet des Chefs d’Etat et Gouvernements africains de 2021 ? Ça c’est ce qui se passe à l’extérieur. Le président de la République est sûr de lui. Ces bruits aussi minimaux qu’ils soient ne peuvent le faire reculer.
Certes, ils guettent sur l’agenda présidentiel, continuent à se donner souvent de la peine et rendez-vous dans les parkings et terminaux des aéroports parisiens et affichent, sur la toile leur inélégance face aux délégations comoriennes. Ça, ça se passe ailleurs, mais qu’en est-il de la situation interne ?
Une Opposition face à un fin politique, et pragmatique inégalé
En interne, les Comoriens suivent de très près ces succès diplomatiques enchaînés renforçant le Chef de l’État et réconfortant sa position. Les réformes engagées depuis l’été 2018 se poursuivent. Le pays est en pleins chantiers. Les infrastructures routières faisaient gros défaut dans l’ensemble du territoire. La plupart sont remises à l’état. Les travaux de l’hôpital universitaire El-Maarouf avancent sûrement et à pas géant. Pour la première fois, le gouvernement arrive à maîtriser les recettes publiques. Finie l’assistance étrangère pour payer les salaires des fonctionnaires. Il y en a qui qualifieraient de « mesquin » le fait de rappeler ces étapes. Ceux-là, ils devraient savoir que le débat politique est toujours vu du social, de l’actualité et du temps qu’il fait sur un territoire donné ; aussi longtemps que certaines zones resteront coupées des autres à cause des routes dégradées, de manque d’électricité etc., le débat politique ne peut jamais s’en passer.
Mais quel avenir pour cette opposition ?
Y-a-t-il d’avenir politique pour cette opposition ? Répondre par le négatif, ce serait très osé. Cependant, au vu de la situation, on en serait pourtant tenté ; comment envisager un avenir politique pour ces hommes et femmes qui, déjà sur le banc, ils se chamaillent pour des places virtuels ? Quel avenir possible pour ces activistes politiques qui se déchirent sans cesse sans pouvoir s’entendre sur un principe malgré leur cause censée être unique ? Les Comoriens les découvrent dans leurs faits et discours et se rendent compte que chacun est animé par le principe de chasser l’autre pour lui ravir la place à son tour.
Aussi, faut il penser aux réformes constitutionnelles récentes qui ont tendance à renouveler les âges et faire surgir de nouvelles générations dans les prises de décisions de l’État. C’est dire que certains se voient, aujourd'hui, déjà à la traîne et craignent une mise aux placards, soit parcqu'ils ont rendez-vous avec la justice comorienne ou avec la brèche ouverte vers une volonté de renouveler la classe politique dans le pays.
Abdoulatuf BACAR
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