Ile-de-France : les voleurs expédiaient les SUV aux Comores Six malfaiteurs présumés ont été interpellés le 1er juin dernier par les enquête...
Six malfaiteurs présumés ont été interpellés le 1er juin dernier par les enquêteurs de la Section de recherches de Versailles (Yvelines) dans une zone industrielle de Pontoise (Val d’Oise). Ils seront jugés le 1er juillet. Trois d’entre eux ont été écroués d’ici là.
Le mode opératoire était bien rodé. Les voitures, des SUV Peugeot 3008 ou DS7 Crossback de Citroën - des véhicules particulièrement ciblés - étaient volées selon la technique du « mouse-jacking ». Après avoir ouvert une portière, ils utilisaient un dispositif de reprogrammation de clé pour pouvoir démarrer électriquement les véhicules en se connectant à la prise diagnostic. Une technique qui ne permet plus aux propriétaires de démarrer leur voiture avec la clé originale. C’est après une série de vols de ce genre au cours du week-end du 22 mai dans plusieurs départements d’Ile-de-France que les gendarmes de la Section de recherches de Versailles (Yvelines) sont saisis.
Le chauffeur du camion venu spécialement d’Italie
Au cours des investigations, les militaires retrouvent une des voitures dans une zone artisanale tranquille de Pontoise (Val-d’Oise). Classique. Les malfaiteurs utilisent cette méthode pour vérifier si les SUV sont équipés de trackers. Il s’agit d’une sorte de zone de transit avant l’exportation vers l’étranger, principalement les pays de l’Est ou le continent Africain. Les enquêteurs mettent en place une surveillance discrète. Au total, ils découvrent cinq voitures volées ainsi stationnées.
Durant plusieurs nuits, les gendarmes observent les malfaiteurs qui déplacent les voitures pour éviter les interrogations des riverains face à ce stationnement prolongé. L’idée est de ne pas éveiller les soupçons. Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, les suspects apparaissent à nouveau. Cette fois, ils ont un camion surmonté d’un container. Un chauffeur italien a passé les Alpes et est venu en Ile-de-France exprès pour cette opération.
Dès que le convoi s’élance, le « top interpellation » est déclenché. La SR de Versailles est aidée de la bac de nuit du commissariat de Pontoise et du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie nationale (PSIG). Les cinq suspects - dont le chauffeur - sont arrêtés. Deux autres membres présumés de cette équipe sont interpellés par les policiers du Val-de-Marne. Ils ont entre 22 et 60 ans. Deux d’entre eux sont de nationalité comorienne. Car c’est vers l’archipel de l’Océan indien coincé entre la corne de l’Afrique et Madagascar que les voitures devaient être expédiées via le port du Havre (Seine-Maritime).
La valeur du butin de ces vols est estimée à 120 000 euros. Six des suspects ont été présentés au tribunal de Pontoise vendredi. Trois d’entre eux ont été incarcérés en attendant d’être jugés par le tribunal correctionnel le 1er juillet prochain.
Par Nicolas Goinard ©Le Parisien - image d'illustration
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