La condamnation de Agwa à 5 ans de prison illustre, s’il le fallait encore, l’état désastreux de la justice comorienne. L’in...
La condamnation de Agwa à 5 ans de prison illustre, s’il le fallait encore, l’état désastreux de la justice comorienne. L’indignation est générale. Des avocats en sont arrivés à considérer une décision de justice comme illégale.
Une caricature de justice qui ne respecte rien. Les avocats illustrent leurs
propos de façon vraiment évidente, incontestable malgré toutes les
circonvolutions verbales propres aux intellectuels en services
commandés.
Si le délit était confirmé, selon Maître Idriss, la peine prévue par la loi
est de 6 mois à un an. Comment les juges ont pu prononcer une peine de 5 ans
!?
De son côté, Maître Mzimba souligne n’avoir jamais vu, en plus de 20 ans de
métier, des juges prononçant une peine supérieure à celle demandée par le
procureur. 2 ans demandés, plus du double prononcé !?
D’où la stupéfaction générale. D’où cette quasi révolte spontanée qui
s’exprime largement dans les réseaux sociaux ? Mais alors comment des «
professionnels » du droit peuvent-ils considérer cette colère légitime en «
avis hâtifs ». Un vieillard interviewé sur l’affaire « Agwa et consort » après
le procès s’interrogeait sur la jeunesse instruite qui devait aider le pays à
se relever et qui s’avèrent pire que la première génération de dirigeants qui
n’avait pas fait des longues études.
Dans ses explications, Maître Idriss, a clarifié les choses aux yeux de nous
autres étrangers au domaine. Dans un procès il y a 2 parties (le procureur et
les avocats) et un juge au dessus des parties. Si le procureur est au service
du gouvernement, le juge non. Il rend la justice au nom du peuple souverain.
Dans la condamnation de Agwa à 5 ans, tout citoyen endosse une part de
responsabilité et Maître Idriss l’a mis en relief dans son interview magistral
à un média comorien indépendant. Et c’est là où le bas blesse.
On peut disserter sur la droiture, la conscience, etc. On peut ergoter sur
l’environnement politique et organisationnel. Cela n’aboutira à rien. Il se
trouvera toujours des personnes, quelle que soit leur moralité, qui plieront
face aux exigences de la vie quotidienne de leurs enfants. Il est difficile
voire intenable, d’entendre ses enfants crier de faim. La question concrète se
rapporte à l’assurance effective de l’indépendance des juges face au pouvoir :
recrutement, affectation, sanction, rémunération, carrière, etc. sans une
interférence quelconque de l’État.
Cela est-il possible ? En tout cas il vaut la peine de se battre sur cet
objectif.
Idriss (22/06/2021)
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