L'île de Mayotte, dans l'archipel des Comores, est connue pour des faits de violence. Ces derniers mois, ceux-ci se sont accentués e...
L'île de Mayotte, dans l'archipel des Comores, est connue pour des faits de violence. Ces derniers mois, ceux-ci se sont accentués et prennent des formes divers.
Une violence omniprésente
Mayotte, île administrée par la France (contre l'avis de l'ONU) connaît ces derniers mois de nombreux faits de violences qui culminent avec deux mineurs de 14 et 16 ans assassinés fin janvier.
Les victimes sont des jeunes pris dans les règlements de compte entre bandes rivales. La violence gangrène l'île depuis de nombreuses années et prend des formes diverses. Des caillassages de bus scolaires aux milices vengeresses en passant par les jeunes lycéens assassinés, les faits divers gagnent en intensité.
Le 1er septembre 2019, un jeune est attaqué par une horde sauvage à coup de pierres et de tournevis devant le lycée de Sada et laissé pour mort. Le 9 puis le 15 avril 2021, deux autres lycéens meurent devant leur établissement, le premier devant le lycée d'Acoua, le second au lycée Bamana à Mamoudzou.
Ce cycle infernal ne semble pas prêt de s'arrêter puisqu'un nouveau jeune a été poignardé ce jeudi 29 avril devant le lycée de Petite-Terrre, il est actuellement hospitalisé. Malgré les marches blanches et les annonces préfectorales, la violence demeure à son paroxysme et l'île compte ses morts.
L’État aux abonnés absents
Reflet d'une violence sociale inouïe, la violence physique exacerbe les tensions. En effet, au lieu de pointer du doigt les graves carences de l’État dans ce qui est le département le plus pauvre de France, beaucoup préfère s'en prendre à un bouc émissaire désigné, les étrangers.
Pourtant les renforts de la PAF et de la gendarmerie mobile qui se livrent à de véritables rafles et expulsent environ 30000 personnes chaque année sont bien présents. Les associations dénoncent d'ailleurs ces expulsions à tour de bras qui font de l'île une zone de non droit – selon la Cimade.
La répression n'a jamais résolu les problèmes de délinquances et n'est pas prête de le faire. Seuls des investissements massifs dans le domaine social et l'éducation peuvent inverser la macabre tendance. Le tout couplé à une véritable aide au développement dans les pays d'origine des migrants.
Les expulsions ne font qu'accentuer le problème car elles sont à l'origine du phénomène des mineurs non accompagnés, terreau fertile de la délinquance. Mayotte est en retard dans tous les domaines et le gouvernement promet un rattrapage pour 2030... combien de morts d'ici là ?
Par Damien Gautreau ©️Blog Mediapart
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