Le 13 mai 1978. Les interventions radiodiffusées des uns et des autres font allusion à une libération nationale. On glorifie les « libérateu...
Les interventions radiodiffusées des uns et des autres font allusion à une libération nationale. On glorifie les « libérateurs européens » qui vont tous se convertir à l’islam et porter des noms musulmans. Ils vont être mariés à des femmes comoriennes.
On promet de choisir pour eux les plus belles femmes du pays et notamment celles issues des familles bourgeoises. On va leur offrir les habits traditionnels les plus raffinés. On va les placer honorablement dans les premiers rangs des mosquées.
On les nommera dans la haute hiérarchie militaire et politico-administrative. On annonce que le gouvernement est dirigé par un directoire politico-militaire pour faire la part belle aux « libérateurs ». Le concept peuple n’est plus d’usage, il faut dire populations. Oui, on sait manifester une vive reconnaissance aux « libérateurs ».
Les jours passent et le pays prolonge les commémorations de la « libération ». Le 13 mai, jour du débarquement des mercenaires est décrété fête nationale. Toutes les émissions de la radio nationale consacrées aux stratégies de développement, à la culture et à la mobilisation politique pour la libération de Mayotte sont anarchiquement remplacées par des procès sévères contre Aliyi et ses compagnons de lutte.
Après les hommes politiques qui ont su démontrer les fondements communistes du régime, les religieux qui ont réussi à faire croire à une hérésie sans précédent, c’est au tour des intellectuels qui se mettent à démonter les programmes de développement qui ne seraient qu’une farce, de la poudre à jeter aux yeux des masses populaires, oh pardon, aux yeux des gens.
La campagne d’alphabétisation en caractères latins est interprétée comme un complot contre l’écriture du coran. On l’a baptisée « l’alphabet satanique ». Le recensement de la population est une opération destinée à lister des gens pour les faire manger en Chine, considérée comme un pays cannibale.
La vraie raison de diaboliser ce grand pays, c’est le fait que la révolution a fait de lui le pays modèle d’une révolution économique réussie. La construction des bâtiments administratifs dans les régions pour la décentralisation n’est qu’une façon de dépouiller les grandes villes de leurs statuts naturels.
La réforme agraire et les fermes pilotes sont un prétexte pour exproprier les propriétaires fonciers et appauvrir les importateurs des denrées alimentaires. La réforme de l’éducation nationale et la mise en œuvre de la formation professionnelle et technique, c’est une façon de rabaisser le niveau de l’éducation.
La réforme du grand-mariage et l’interdiction des fêtes funéraires c’est une manipulation contre la culture nationale. Les qualités jadis confirmées d’Aliyi, à la fois de formation scientifique, technique et humaine sont désormais une posture d’imposture. C’était Satan en personne.
In KOSA ( la faute)
Par Dini Nassur
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