No justice, no peace A la fin de sa 5ème année, le 26 mai 2021, le « président » des Comores a fait connaitre à la nation tout entière des r...
A la fin de sa 5ème année, le 26 mai 2021, le « président » des Comores a fait connaitre à la nation tout entière des réalisations de ses derniers vingt-quatre mois de mandat. Bien entendu tout est parfait sans aucune seule faute, d’après ses dires et défendus par ses partisans.
En présence des différentes chancelleries ayant résidence à Moroni, le colonel Azali Assoumani a fait le catalogue de ses actions durant les 5 années qu’il préside l’avenir des Comores, mais réduit à 2 ans. Le président comorien s’enthousiasmait de dire que pendant la période de son pouvoir, il a fait la promotion des Droits de l’Homme, des libertés et du plein emploi des jeunes, etc.
Beaucoup de nos compatriotes ont du mal à avaler ces propos inexacts. En effet, est à noter dans ses actifs les licenciements abusifs des Milliers de jeunes de la fonction public, les arrestations massives des manifestants entre 2017 et 2021, la dissolution par décret de la cour constitutionnelle et la succession de forfaitures à tout azimut.
De qui se moque-t-on, Monsieur le « président » ? Vous contestez le putsch électoral réalisé le 24 mars 2019, scrutins largement dénoncés par les Comoriens eux-mêmes et par la grande majorité des observateurs. Force est de constater qu’à vos ordres les pouvoirs, législatif et judiciaire, se soumettent. Notre démocratie est en danger de manière permanente. Ce ne sont pas des dires gratuits, monsieur « le président », ce sont des faits qui parlent.
Des hommes et des femmes sont arrêtés arbitrairement et emprisonnés dans des conditions inhumaines. Les uns meurent sous tortures dans des casernes militaires et d’autres sont poursuivis pour des raisons crées de toutes pièces. L’ancien président comorien, M. Sambi est en prison depuis plus de 36 mois sans être jugé, ainsi que l’ancien gouverneur de l’île d’Anjouan, M. Salami.
Nous avons noté votre volonté d’apaisement, mais gracier votre ancien Vice-président et laisser pourrir en prison les autres est sérieusement insuffisant pour parler d’apaisement. Libérer sans condition le journaliste Mr AGWA, Mr BADRANE, Mohamed MOINA...etc et les autres sous résidence surveillée illimitée peut être considéré comme geste significatif de volonté d’apaisement. Vous êtes sans ignorer l’adage qui dit « no justice, no peace ».
Vous avez parlé de votre disponibilité pour un dialogue, le parti Ulezi à l’initiative de cette dynamique est disposé à répondre positivement à votre invitation pour l'intérêt supérieur de la nation, cependant il souhaiterait au préalable que tous les prisonniers politiques et d’opinion soient libérés de manière inconditionnelle et que la Communauté internationale en soit le garant.
Pour faire face au pouvoir qui se dit prêt à dialoguer, le parti Ulezi lance un appel solennel à tous les partis et organisations de la société civile épris de paix, de démocratie et d’Etat de droit de se rassembler pour mieux préparer cette rencontre inter comorienne décisive.
Moroni le 28 mai 2021
Natuk Mohamed
1er Secrétaire national du parti ULEZI
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