L’exemple du Sénégal Tout patriote africain ne peut que souhaiter le triomphe du soulèvement populaire sénégalais en cours. Qu’il mar...
L’exemple du Sénégal
Tout patriote africain ne peut que souhaiter le triomphe du soulèvement
populaire sénégalais en cours. Qu’il marque la fin effective de la
FrançAfrique et l’entrée dans une nouvelle ère celle de l’indépendance réelle
de nos pays.
Mais quelle que soit l’issue de soulèvement, nous, Comoriens, devons en tirer
des enseignements.
Sonko est un dirigeant populaire du Sénégal qui s’oppose au président Macky
Sall. Arrivé 3ème aux dernières présidentielles, sa popularité ne cesse de
grandir.
Sambi est un dirigeant populaire des Comores. Il a présidé le pays pendant
plus de 5 ans.
Sonko est arrêté suivant une procédure rocambolesque et jeté en prison. Et
voilà les Sénégalais dans la rue. Les frustrations accumulées durant une
longue période éclatent au grand jour.
Sambi est arrêté suivant une procédure douteuse. Il croupit en prison durant
plus de 1000 jours dans une illégalité criante et insolente. Pire il est
malade et on l’empêche de se soigner. Il est interdit d’assister aux
enterrements de ses proches. Et rien ne se passe.
Comparaison n’est pas raison mais il y a des parallèles qu’on ne peut pas ne
pas faire, au moins s’interroger sur les pourquoi !
Pourquoi les Sénégalais se sont insurgés et pas les Comoriens ?
Certains prétendront que les Comoriens sont des poules mouillées, qu’ils sont
des « comme-rien », etc. Ils oublient les moments héroïques passés. Les
insurrections passées au temps du colonialisme comme après.
La différence essentielle me paraît résider dans le fait que Sonko est à la
tête d’un parti militant, qui fonde son activité sur un programme politique
décliné dans un livre de 200 pages, qui se fixe des grands objectifs : la fin
de l’emprise de la France sur le Sénégal, sur des propositions concrètes de
lutte contre la corruption, contre la pauvreté. Tandis que Sambi est à la tête
d’un parti sans vision autre que lui au pouvoir. Même son programme sur
l’habitat, qui avait fait illusion, s’est révélé de la même mouture que
Réhémani de Taki, ou émergence de Azali.
Y-a-t-il un parti ou un groupe politique qui propose un programme de sortie de
cette crise qui tenaille notre pays depuis l’indépendance ? Comment créer une
alternative crédible aux prédateurs du bien public comorien ?
On comprend pourquoi UKOMBOZI.NET appelle à regrouper les patriotes pour une
élaboration collective d’un programme politique au service du pays comme
préalable à la création d’un parti.
Idriss (06/03/2021)
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