Le taux d’incidence atteint 17 fois le seuil d’alerte. Des renforts venus de la France vont ouvrir un service d’urgence dans un centre hospi...
Le taux d’incidence atteint 17 fois le seuil d’alerte. Des renforts venus de la France vont ouvrir un service d’urgence dans un centre hospitalier qui vient d’être construit sur l’île de Petite Terre.
Une équipe médicale de 35 personnes de la Sécurité civile a atterri mercredi à
Mayotte pour prêter main-forte au centre hospitalier (CHM). Accompagnés de «
plus de 11 tonnes d’équipement », ces renforts venus de France doivent «
ouvrir une unité de soins d’urgence à l’hôpital de Pamandzi », indique la
préfecture dans un post Facebook. Elle fait référence au nouvel hôpital
construit sur l’île de Petite Terre, dont l’ouverture a été anticipée pour
faire face à l’afflux de malades du Covid-19 vers le seul hôpital de l'ile, à Mamoudzou.
Confiné depuis trois semaines, Mayotte est touché par une
deuxième vague de coronavirus particulièrement violente due à la propagation
du nouveau variant sud-africain, considéré plus contagieux. Mardi, le taux
d’incidence s’élevait à 845,9 pour 100 000 habitants, soit près de 17 fois le
seuil d’alerte.
Des pompiers de six départements de France
À Pamandzi, une quinzaine de brancards prennent le soleil contre un mur du
nouvel établissement. Deux heures environ après leur atterrissage, les équipes
de la Sécurité civile s’activent pour décharger les énormes caisses marquées
du logo ESCRIM et installer les équipements médicaux dans les salles vides du
nouvel hôpital.
« Notre lettre de mission dit que nous sommes là pour un mois, dans un premier
temps et mon mandat, c’est de mettre en route cet hôpital, un petit peu plus
tôt que prévu », explique le colonel Michel Cherbetian, responsable du
détachement. « L’idée est de soulager le centre hospitalier (CHM) face au
tout-venant, nous pouvons prendre en charge les patients et les traiter sur
place, ou bien les trier et si le cas est grave, décider de les envoyer vers
le centre hospitalier ou La Réunion », ajoute-t-il.
Ce détachement de l’ESCRIM (Elément de Sécurité civile rapide d’intervention
médicalisée), composé de pompiers du Gard, des Bouches-du-Rhône, du Calvados,
du Haut-Rhin, du Rhône et de Haute-Savoie, ainsi que de l’unité d’instruction
et d’intervention de la sécurité civile de Brignoles, apporte avec lui des
personnels et du matériel pour faire face à la crise sanitaire, et notamment
un médecin chef, quatre médecins urgentistes, un anesthésiste, un pharmacien,
des infirmiers et des auxiliaires de soins.
À peine arrivés dans ces nouveaux locaux, qui sentent encore la peinture
fraîche, les renforts sont déjà à pied d’œuvre. « Pour l’instant,
l’hébergement, ça ne sert à rien de demander, on n’est pas là pour dormir mais
pour travailler ! », lance le capitaine Joël Leroy à ses troupes, regroupées
autour de lui. « Là, nous avons juste des murs et nous avons amené avec nous
en urgence un tout petit peu de matériel pour la réanimation, la biologie,
l’échographie... », décrit la médecin-chef Isabelle Arnaud. « Nous avons pour
objectif d’ouvrir vendredi matin ».
Ces équipements vont pouvoir armer au moins deux lits de réanimation, une
bouffée d’air non négligeable pour cette ile de l'Archipel des Comores,
qui compte seulement 16 lits de réanimation en temps normal, pour une
population de 256 500 habitants, d’après le dernier recensement de l’Insee.
Les renforts du service de santé des Armées et de la réserve sanitaire,
arrivés à Mayotte ces dernières semaines, ont déjà permis de doubler les
capacités du service de réanimation, qui accueille les patients atteints d’une
forme grave du Covid-19. Mais même avec les évacuations sanitaires
quotidiennes vers l’île voisine de La Réunion, les lits sont rapidement pris
d’assaut. Mardi, 142 personnes étaient hospitalisées au CHM dont 26 en
réanimation et 14 en soins aux urgences, d’après le dernier bulletin de
l’Agence régionale de santé de Mayotte.
Connu pour ses interventions à l’étranger sur des catastrophes naturelles,
l’ESCRIM est intervenu en Haïti lors du tremblement de terre de 2010. Un
détachement avait été envoyé en Guyane lors de la première vague en juin 2020,
pour installer un hôpital de campagne et soulager le département qui faisait
face à un afflux de malades du Covid-19.
Par Le Parisien avec AFP
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