Le contexte : nous l'avons indiqué qu'à la suite de la mort du Prince Saïd Ibrahim en décembre 1975 dans des circonstances troubles...
Le contexte : nous l'avons indiqué qu'à la suite de la mort du Prince Saïd Ibrahim en décembre 1975 dans des circonstances troubles, un boulevard politique s'est ouverte en faveur d'Ali Soilih.
Ministre de la défense, et héritier du Prince, disposant d'un appui des anciens militaires établis sur place, il bat le Prince-Président Saïd Mohamed Djaffar lors d'une élection du Conseil National de la Révolution.
Dans un article publié le 5 août 2005, Ismaël Ibouroi, professeur de philosophie et ancien chef de cabinet du président Djohar explique le contexte dans lequel Ali Soilih se trouve au lendemain de la mort du Prince Saïd Ibrahim :" "La mort inattendue du Prince Said Ibrahim, fin 1975, sonnera comme un coup de tonnerre. Cette mort va bouleverser l’organigramme d’Ali Soilihi, son agenda, le rythme de mise en œuvre de ses projets. Elle l’aura privé d’un appui capital, dont il aurait, pendant un certain temps, besoin pour faire face aux résistances des Comoriens et particulièrement les féodalités coutumières, politico-religieuses, installées à la Grande Comore.
Début Janvier 1976, Ali est totalement seul. Pris de cours, il doit remanier son projet dans le sens de la radicalisation, seule alternative, pour que les événements n’aient pas raison sur lui. C’est ainsi qu’il devient chef de l’Etat en ce mois de Janvier 1976 et commence immédiatement à dérouler son plan. La mort du Prince, le socialisme dans un pays agraire, sans industrie et attardé, le caractère minoritaire de son régime : ces trois contradictions vont marquer profondément cette courte et tragique présidence. Elles expliquent sans doute l’intelligence aigüe des circonstances, la paranoïa croissante, la délation généralisée, et surtout elles caractérisent le style volontariste, effréné de l’homme et l’accélération des mesures qu’il prenait".
Le 28 octobre 1977, Ali Soilih sera confirmé Président lors d'une élection référendaire où il obtiendra 55% des suffrages exprimés. La question était inédite s'approchant d'une comédie théâtrale : "voulez-vous le président actuel ou son remplaçant"? . L'élection était certainement jouée d'avance, sauf que le "badala" (remplaçant" n'était pas connu ou désigné". Les Mohéliens croyant que le badala était le vice-président en titre, Mohamed Hassanaly, disparu avant hier, avaient massivement pour le natif de l'île.
Nous reviendrons sur la Révolution comorienne qui, réellement, s'est mise en place à partir de cette date.
Des questions aux internautes, que retenez-vous de l'action d'Ali Soilih? En quoi ce régime révolutionnaire était en phase ou non de la réalité comorienne? 40 ans après, Quelles sont les causes de la chute brutale ou le rejet massif des Comoriens de La "République des Citernes" pour reprendre l'expression d'El-Aniou ou la ""République des Imberbes" de Mohamed Toihiri?
Par Nakidine Mattoir
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