À Lorient, l’Acadie paré pour le départ vers les Comores [Vidéo] Une page se tourne pour l’Acadie. L’ancien roulier de la Com...
À Lorient, l’Acadie paré pour le départ vers les Comores [Vidéo]
Une page se tourne pour l’Acadie. L’ancien roulier de la Compagnie Océane
s’apprête à quitter les quais du port de Lorient pour les Comores et une
nouvelle vie dans le fret.
Le nouvel équipage de l’Acadie est sur le pont. Arrivés il y a un mois à
Lorient, les sept Comoriens, des marins aguerris à la navigation marchande,
prennent leurs marques sur l’ancien roulier de la Compagnie Océane. Ils
finalisent les derniers détails avant de prendre le large, « dans quelques
jours », indique l’armateur Pierre-Louis de Rande.
Ils navigueront direction
Moroni, la capitale de l’Union des Comores, dans l’océan Indien, où est
désormais immatriculé le ferry. L’Acadie, qui a fait voyager des générations
de Bretons à Belle-Ile et Groix, va désormais transporter, entre les Comores,
Madagascar et la Tanzanie, des marchandises (des vivres, des voitures, des
pièces détachées, etc.).
L’Acadie a été construit par les chantiers de La Perrière en 1971. Il pouvait transporter jusqu’à 600 passagers et 25 véhicules. (Le Télégramme/Julien Boitel)
« Un travail de fourmi »
Prévu en septembre, son départ des quais du port de Lorient a été retardé. «
L’ambassade de France a tardé à livrer des visas pour l’équipage », explique
Pierre-Louis de Rande, un Morbihannais de 55 ans qui a racheté le ferry, avec
sa société Pégase Airdrop, spécialisée dans la logistique par voie aérienne,
pour 140 000 € aux enchères, en juin dernier. Après des travaux sur l’aire de
réparation navale de Keroman cet été, le bateau a obtenu sa certification.
« Il est apte à reprendre la mer », se réjouit son propriétaire. « Il y a eu
un travail de fourmi, pas forcément visible, réalisé à bord ». De la coque à
la passerelle, en passant par l’aménagement d’un espace où l’équipage pourra
vivre, les investissements ont été conséquents. « C’est la mauvaise surprise.
Cela revient à multiplier le prix d’achat par presque six. On n’avait pas
budgétisé autant ». Malgré cela, le businessman n’exclut pas d’acheter
d’autres bateaux. « On a eu des propositions. On ne dit pas non. On est
ouverts à toutes offres. Le marché maritime est nouveau pour nous mais
aujourd’hui, avec la covid-19, il faut se réinventer pour pouvoir exister ».
Les mécaniciens de l’équipage dans la salle des machines de l’Acadie. (Le Télégramme/Julien Boitel)
Aventure et exotisme
Ancien officier de l’armée française, Pierre-Louis de Rande participera à
une partie du voyage d’une trentaine de jours de navigation vers les
Comores. « Je vais embarquer en même temps qu’une équipe de protection armée
dans la Mer Rouge », explique-t-il. « Il y a une part d’aventure, d’exotisme
et d’invitation au voyage avec ce projet. Ce n’est pas que du business »,
affirme l’armateur.
Ahmed Atoumani (à droite), le capitaine, et Said Ahamed Abdereman, le second capitaine, ont navigué sur de nombreux cargos de marchandise auparavant. (Le Télégramme/Julien Boitel)
Par Julien Boitel, journaliste au Telegramme
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