Confronté à une mauvaise gestion de ses installations, l’archipel de l’océan Indien est contraint d’imposer des mesures strictes de restric...
Confronté à une mauvaise gestion de ses installations, l’archipel de l’océan Indien est contraint d’imposer des mesures strictes de restriction en pleine épidémie de Covid-19.
Mayotte est au régime sec. Depuis dimanche 25 octobre, les dix-sept communes de l’archipel sont chacune à leur tour privées d’eau durant vingt-quatre heures, un jour par semaine. En septembre, ces restrictions couraient entre 16 heures et 8 heures, ce qui permettait déjà de ne pas alimenter les fuites, ces éternelles plaies des réseaux de distribution, pendant seize heures d’affilée.
Mais le compte n’y est pas car la production d’eau atteint 35 000 m3 par jour quand les besoins quotidiens s’élèvent en moyenne à 36 000 m3. La préfecture – qui n’a pas souhaité répondre aux questions du Monde – a donc durci les mesures de rationnement afin d’économiser au maximum la ressource en attendant la saison des pluies.
Celle-ci, qui débute habituellement en décembre, suffira-t-elle pour remplir les réservoirs vides ces jours-ci malgré quelques petites averses, dites « pluies de mangue » ? Les prévisionnistes de Météo France n’annoncent pas de sécheresse particulière, mais entrevoient des températures plus élevées que les normales saisonnières dans les prochains mois.
Cependant, le réchauffement climatique fait moins figure d’accusé dans le problème des pénuries à Mayotte que l’augmentation rapide de la population et la mauvaise gestion des installations. Les habitants ont vu depuis des mois se profiler le retour d’une situation déjà connue auparavant, mais avec la crise sanitaire en plus. Confronté à l’épidémie de Covid-19, l’archipel est resté classé en état d’urgence jusqu’au 16 septembre et guette l’arrivée d’une deuxième vague.
L’agence régionale de santé (ARS) observe une augmentation des cas avec 151 nouvelles contaminations durant la semaine du 18 au 24 octobre et un taux de positivité de plus de 10 %. « C’est d’autant plus délicat qu’un tiers de la population n’a pas accès au réseau d’eau à domicile, 6 % s’approvisionnent dans des puits ou à la rivière, explique Dominique Voynet, la directrice de l’ARS...
Par Martine Valo ©LeMonde.fr
Ibrahim Ousseni Abdallah, un habitant de Mayotte, près de jerricans d’eau potable, le 1er avril 2020 à Kahani. FAID SOUHAILI / AFP
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