Les Casquettes de Roueïda Ikbal Ibrahim Ahmed KASSIM, tout nouveau bachelier parle de sa dernière année de lycée, de sa préparation à...
Les Casquettes de Roueïda
Ikbal Ibrahim Ahmed KASSIM, tout nouveau bachelier parle de sa dernière année de lycée, de sa préparation à l'examen et de ses ambitions.
Hello people !
Aujourd’hui je suis ravie de partager avec vous cet échange avec Ikbal Ibrahim Ahmed KASSIM, 16 ans, qui termine cette année très particulière en empochant un Bac D estampillé d'une mention Bien. Grand merci à lui et à sa famille de nous avoir accordé ce merveilleux moment.
Roueïda : Bonjour Ikbal, tout d’abord je tiens à te féliciter pour ta réussite au bac et te remercier d’avoir bien voulu que nous partagions ta joie. Veux-tu te présenter s’il te plait ?
Ikbal: Merci beaucoup. Pour commencer je m’appelle Ikbal Ibrahim Ahmed Kassim. Je suis âgé de 16 ans et je viens de Djoiezi (Moheli). J’ai fréquenté la classe de Terminale D à l’école Ibn Khaldun de Vuvuni (Grande Comore).
R : Comment s’est déroulée ton année scolaire de manière générale ? (Pour les cours, révisions, …) Le baccalauréat en particulier ?
I : Comme vous le savez, l’année scolaire a été fortement perturbée par cette crise sanitaire causée par la maladie de COVID-19. Jusqu’au mois de mars 2020, les cours se déroulaient convenablement dans mon école. J’avais un emploi du temps qui était très chargé. J’assistais à tous les cours les matins et les après-midis et faisais mes devoirs régulièrement. Les soirs jusqu’à tard, j’ai révisé mes leçons soit chez moi à la maison, soit à l’école avec le soutien de mes camarades de classe. Il nous arrivait souvent, mes amis et moi, de passer des nuits blanches pour travailler en groupe à l’école. Vous comprenez qu’il fallait être très motivé pour s’adapter à un tel rythme.
Pendant la période de « confinement », le contexte n’était plus le même et c’était difficile de se concentrer pour réviser les leçons à la maison. Personnellement, j’avais un peu perdu l’élan que j’avais pris au cours des premiers mois de l’année scolaire. Je passais le plus de mon temps à regarder la télé, ce qui était mauvais pour moi dans la progression de mon niveau scolaire. Heureusement qu’il y avait mes parents qui étaient là pour éteindre la télé et m’obliger d’aller réviser mes leçons (rires).
A un mois du démarrage des épreuves, j’avais mis les bouchés doubles pour traiter des sujets types du baccalauréat et consulter aussi leurs corrigés. C’est ça qui m’a aussi permis à mieux renforcer mes connaissances surtout dans les disciplines scientifiques pour être prêt à affronter l’examen.
Selon mon point de vue, les épreuves du baccalauréat D de cette année étaient généralement abordables. Je sais que les candidats recalés ne seront plus de même avis que moi. Si je suis reçu à cet examen en obtenant une mention Bien, ceci n’est pas le fruit du hasard, c’est la récompense des efforts fournis pendant plusieurs années. Je suis satisfait de ce résultat qui me donne encore la force et le courage de vouloir aller plus loin.
R : Quelle leçon as-tu tirée de cette année assez particulière due à la crise sanitaire (COVID 19)?
I : Il ne faut pas se voiler la face. Les enseignants n’ont pas pu achever leurs programmes des cours cette année. Ça se comprend compte tenu de la situation telle qu’elle se présentait. Le gouvernement avait pris des dispositions pour diffuser certains cours de rattrapage à la télévision nationale. Ce qui était une très bonne chose mais il ne faut pas oublier que tous les élèves n’ont pas pu bénéficier de cette formation par manque des moyens que vous connaissez déjà. Maintenant, il m’appartient personnellement de combler avant la prochaine rentrée universitaire les petites lacunes pour mieux aborder des études supérieures qui sont à mon avis encore plus difficiles.
R : Quelles sont tes ambitions ? Tes projets à venir ? Une idée sur ta formation ?
I : Maintenant que j’ai le Bac, je dois penser aux études supérieures. J’ai des projets d’avenir pour moi et pour mon pays mais je préfère me taire pour le moment. Je suis très intéressé par les études de médecine qui sollicitent à bien sûr beaucoup de patience, de détermination, de motivation et des moyens financiers. Avec l’aide d’Allah, mon Protecteur, j’espère qu’un jour mon rêve se réalisera. Je suis convaincu qu’un jour s’il m’arrive de réussir dans mes études supérieures et d’avoir les capacités d’exercer le métier de médecin pour servir mon pays, mes parents seront fiers de moi.
R : Quelles sont tes passions ? A quelle fréquence les pratiques-tu ?
I : Comme presque tous les adolescents de mon âge, j’ai des hobbies. J’aime passer mon temps devant l’écran de télévision pour suivre particulièrement les émissions de divertissement destinées au public jeune et les matchs de football. Je suis passionné aussi par la musique.
R : Je pense que cette année, les cours devaient être beaucoup moins chargés que d’habitude. Cela a-t-il été un avantage ou un inconvénient pour toi ? Y a-t-il eu des (ou d’autres) avantages pendant cette période de crise ?
I : Les élèves ont eu moins de cours que d’habitude. Les programmes de cours n’ont pas pu être achevés par les professeurs. Je ne peux pas me permettre de dire que c’est un avantage le fait d’avoir moins de charges à l’école et à la maison. Au contraire, beaucoup d’étudiants sortent perdants dans cette situation car ils étaient moins impliqués. Tous les comoriens s’attendaient à un examen au rabais, un Bac Covid comme certains l’avaient déjà surnommé, ce qui ne s’est pas produit ; le pire est évité.
R : Quel conseil aimerais tu donner aux futurs bacheliers comoriens à travers cette belle expérience que tu viens de vivre ?
I : Le Bac est un défi comme tant d’autres. Pour décrocher ce diplôme qui est la clé essentielle qui ouvre la porte à des études supérieures, il faut un minimum de sacrifice et d’aimer les études. Le succès n’arrive jamais en croisant les bras.
R : Question assez personnelle : Quel type de relation entretiens-tu avec tes parents ?! Etait-elle restée la même cette année ? Les membres de la famille (frères/sœurs) ?
I : J’aime beaucoup mes parents. Ils sont irremplaçables dans ma vie. Ils ne ménagent aucun effort pour m’éduquer et me soutenir dans mes études. J’ai la chance d’avoir des parents instruits qui ont la possibilité de m’encadrer à la maison à tout moment mais ils préfèrent toujours m’encourager à être autonome dans mes études pour développer ma curiosité et mon savoir par moi-même. Ils sont fiers de moi aujourd’hui car je les honore à travers cette belle performance que je viens de réaliser cette année au baccalauréat.
R : Y a-t-il des personnes que tu voudrais remercier en particulier ou un mot que tu voudrais ajouter ?
I : Permettez-moi tout abord de remercier Allah car c’est Lui qui guide mon avenir et mon espoir repose énormément sur Lui. Mes remerciements s’adressent à tout le personnel de l’école Ibn Khaldhun de Vouvouni, plus particulièrement le Directeur qui a accepté mon admission pour effectuer mes études au sein dudit établissement avec beaucoup de sérénité et d’espoir. Je ne manquerai pas de remercier Moussa Toyib, ancien président d’Anjouan et les habitants de Vouvouni pour le soutien qu’ils m’ont accordé.
Je remercie aussi toutes les personnes qui ont contribué à ma réussite à savoir tous mes enseignants, en particulier mon prof d’Histoire Géographie, M. Haidar de Vouvouni pour ses conseils.
Je n’oublierai pas de remercier le Gouvernement comorien qui a pris toutes les dispositions nécessaires afin de sauver cette année scolaire dans un contexte sanitaire aussi compliqué.
Et en fin, je retiens à l’issue de cet examen que le savoir est aussi un outil qui peut conduire l’homme à la célébrité (rires).
R : Nous te félicitons encore d’avoir bien voulu participer à nos échanges. Cela nous fait chaud au cœur de t’accueillir. Nous te souhaitons également beaucoup de réussite et de succès pour le long chemin que tu as à parcourir. Très bonne continuation.
Roueida Mohamed MATTOIR
HaYba FM, la Radio Moronienne du Monde
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