La mauvaise gouvernance et la corruption sont deux fléaux qui nuisent à l’émergence des Comores sur le plan économique, politique et soci...
La mauvaise gouvernance et la corruption sont deux fléaux qui nuisent à l’émergence des Comores sur le plan économique, politique et social. Pourquoi tant de pauvreté, de chômage et de disparités socio-économiques évidentes continuent aux Comores ?
L’accès à une éducation et à une formation de qualité reste difficile pour un grand nombre de jeunes Comoriens . Les inégalités flagrantes entre villes et campagnes, sédentaires et nomades se conjuguent avec des disparités entre la qualité de l’enseignement public et celle du privé.
C’est donc au regard de toutes ces nécessités, de toutes ces urgences que la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance apparaît comme un préalable pouvant constituer un puissant facteur de mobilisation sociale et d’impulsion pour le développement.
Très souvent dans ces derniers temps, les discours des Comoriens sur les Comores , revêtent des nuances pessimistes : « le pays va mal », « la corruption a détruit le pays », « les dirigeants ne pensent qu’à eux-mêmes », « la mauvaise gouvernance » et que sais-je encore. Pourquoi en est-il ainsi ? Les Comores a-t-il atteint un point de non-retour ? Que peuvent faire les Comoriens de l’intérieur et de la diaspora, pour sauver leur Pays ?
Qu’est-ce que la mauvaise gouvernance ? Qu’est-ce que la corruption ? Comment ces deux fléaux évoluent-ils ? Et comment y remédier ? Voilà les grandes questions brûlantes auxquelles j’ai voulu porter une réflexion, avec toute la jeunesse Comoriennes qui se trouve d’ailleurs être la première victime dans un système où ce sont ces deux fléaux qui dominent .
Aux Comores , on note effectivement, un peu partout, des stratégies de développement économique et social inefficaces si ce n’est même purement et simplement le pilotage à vue et le bricolage qui en tiennent lieu. Cela favorise toute une série de maux et de tares à commencer par une gestion patrimoniale des biens publics qui consiste, de la part de nos gouvernants, à les confondre trop souvent avec leurs biens familiaux.
On peut ensuite citer le népotisme et le clientélisme (politique , régionaliste ou confessionnel), qui consistent à répartir les responsabilités publiques et les avantages politiques et matériels y afférents, non pas sur la base de la compétence et du mérite, mais plutôt sur celle de la parenté ou de la fidélité. Puis, la corruption qui est encouragée et alimentée en permanence par la pratique des pots-de-vin quasiment institutionnalisée par certains bailleurs.
Il faudrait aussi que le peuple exige de ses autorités un code de bonne gouvernance contrôlé par les acteurs de la société civile, par des associations autonomes et des institutions internationales. mettre en place un mécanisme de dénonciation de tout cas de corruption ou tentative de corruption. Et au niveau des populations, c’est de ne plus s’adonner à cette pratique, c’est suivre et dénoncer à son niveau les cas de corruption, que chaque jeune en discute avec ses amis, que chaque père de famille en discute aussi avec sa famille, De cette façon, l’on pourra enfin éradiquer ce fléau et cela dans l’intérêt de tous les Comoriens .
« Bon nombre de dirigeants politiques africains sont arrivés au pouvoir par la force et leur mode de gouvernement s’apparente plus à la prédation qu’à la promotion du bien commun. Mais, cette situation a de profondes racines culturelles qui font de leurs peuples des partisans objectifs de ce mode de gouvernement. Toute personne qui parvient au pouvoir est immédiatement sollicitée d’en faire retomber les avantages sur le maximum de ses « frères ». Et ceux qui sont rejetés, espèrent bien prendre leur revanche un jour. [...] Mais on comprend aussi pourquoi les changements politiques sont si souvent décevants : il y a simplement changement de profiteurs…
MHOUMADI HAMIDOU
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