La justice est devenue de fait l’objet du débat révolutionnaire qui traverse la nation comme l’Assemblée. Si les lois sont injustes, elle...
La justice est devenue de fait l’objet du débat révolutionnaire qui traverse la nation comme l’Assemblée. Si les lois sont injustes, elles deviennent inopérantes, silencieuses. Dans ce silence s’ouvre une sphère sacrée où les gestes ne sont plus contraints par les lois humaines ou les lois positives et ne peuvent pourtant pas accéder à un véritable caractère divin.
Les gestes restent humains, mais ils brûlent tous les acteurs de cette sphère sacrée où la violence devient souveraine. Elle envahit l’espace, elle affirme que le peuple a repris le glaive de la loi. « C’est le silence des lois qui fait le peuple bourreau. »
Se noue alors un débat pour savoir qui doit prendre l’initiative de ce changement. Le peuple attend de ses représentants une révolution de velours face aux dangers que la guerre et les traîtres font courir à la patrie. Les législateurs se font sourds, incriminent le peuple qui se sent abandonné. Le silence des lois l’abandonne sans retenue à la sphère sacrée. Il doit alors inventer ses rituels d’ardeur et d’apaisement, chanter l’hymne national et planter des arbres de la liberté.
Faire comprendre que la mort donnée est toujours un meurtre intolérable mais la conséquence insupportable de ce retrait de la loi positive juste. Il faut apprendre à retenir cette violence, ne pas la laisser détruire l’espérance révolutionnaire dans un bain de sang. C’est là le propre de l’insurrection d’un peuple libre, changer de constitution sans faire couler le sang. La prise des Tuileries est rêvée aux Jacobins comme le déploiement d’une puissance souveraine qui pourrait rester en puissance.
Alors le peuple comorien a le droit de vivre en paix social.
Hamidou Mhoumadi
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