Malgré mes amitiés sincères avec des hommes et des femmes du pouvoir, je ne peux pas m’empêcher de dénoncer les errances stratégiques de ...
Malgré mes amitiés sincères avec des hommes et des femmes du pouvoir, je ne peux pas m’empêcher de dénoncer les errances stratégiques de notre gouvernement concernant ses choix pour résoudre le problème de l’électricité sur l’ensemble du territoire.
L’électricité étant le moteur du développement et un pan stratégique de l’économie d’un pays quel qu’il soit, elle ne doit donc en aucun cas échapper au contrôle de l’état, même si, des fois la conjoncture économique impose la nécessité de capitaux étrangers. Et, les Comores ne doivent pas échapper à cette exigence pour préserver sa souveraineté nationale.
C’est pourquoi, les autorités doivent chercher les voies et moyens pour assurer l’indépendance énergétique aux Comores.
Pour ce faire, il paraît légitime que le gouvernement contracte des crédits pour assurer son indépendance énergétique quitte à s’associer avec des hommes d’affaires privés comoriens ou étrangers si besoin est.
L’idée de créer les parcs de panneaux solaires en cours d’installation dans toutes les îles est une excellente solution qui mérite d’être encouragée, mais il appartient à l’état de renégocier les contrats afin qu’il puisse prendre des parts.
L’autre solution pour produire de l’énergie, serait d’accompagner la diaspora et les entrepreneurs privés dans une démarche en faveur de la création de parcs capables de vendre de l’électricité à la Sonelec.
Aussi, les subventions de l’état et les facilités d’obtention de crédits pour l’installation des panneaux solaires permettraient à chaque citoyen de produire son électricité et réduire ainsi la dépendance auprès de la sonelec ou de vendre à cette dernière de l’électricité, comme il se passe en France où celle (électricité) produite par les panneaux installés sur nos toits est revendue à l’EDF.
Paradoxalement c’est le citoyen qui vend l’électricité à l’EDF pour rembourser les dépenses en rapport avec l’installation des panneaux solaires sur son toit.
En fait, l’énergie solaire doit être une priorité pour Ngazidja et accessoire pour les autres îles où il manque d’espaces pour faire à la fois l’agriculture et implanter les parcs de panneaux solaires. Aussi, je crois savoir que la diaspora de Ngazidja qui se caractérise par une solidarité exemplaire, peut s’associer aux efforts du gouvernement pour installer des parcs dans certaines régions de l’île.
Quant à Mohéli et Anjouan, il me paraît licite d’ouvrir au secteur privé la construction des centrales hydroélectriques, à condition que sur 4 centrales prévues pour chaque île l’état détient au moins la moitié. Il faut savoir que le coût d’une centrale est estimé à 2,5 millions de dollars sur le projet du bureau d’études Austral engineering qui moisit dans les tiroirs des décideurs depuis plus de 5 ans.
Enfin, au moment où l’état comorien demeure le plus pauvre de la planète pour avoir cédé aux multinationales, les airs, la mer, les banques, les télécommunications, l’hôtellerie, le tourisme, les ports, pour ne citer que ceux-là, je ne peux que lancer un appel de détresse afin de sauver le peu qui reste d’où mon plaidoyer pour une comoroniasation de la production des énergies renouvelables.
Docteur Abdou Ada Musbahou
Chirurgien (France)
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