Partis de Paris ou de Marseille à bord d’un Airbus A330 récent, les passagers du vol pour Moroni avaient changé d’appareil à Sanaa, au Yé...
Partis de Paris ou de Marseille à bord d’un Airbus A330 récent, les passagers du vol pour Moroni avaient changé d’appareil à Sanaa, au Yémen, pour un A310 vieux de 19 ans. Photo BORIS HORVAT/AFP |
Dans un réquisitoire d’une centaine de pages, le parquet de Paris a demandé ce procès à l’encontre de la société Yemenia-Yemen Airways « des chefs d’homicides involontaires et de blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de trois mois », a indiqué une source judiciaire.
Il revient désormais au juge d’instruction en charge du dossier de confirmer ou non la tenue d’un procès à l’encontre de la compagnie aérienne.
« Nous allons faire des observations à ces réquisitions pour en discuter le contenu, dire que la compagnie Yemenia est hors de cause et demander un non-lieu », a réagi Me Léon Lef Forster, avocat de la Yemenia.
66 passagers français
Partis de Paris ou de Marseille à bord d’un Airbus A330 récent, les passagers du vol pour Moroni avaient changé d’appareil à Sanaa, au Yémen, pour un A310 vieux de 19 ans.
L’avion s’était abîmé en mer le 30 juin 2009 au large de Moroni, la capitale des Comores, avec 142 passagers dont 66 Français, et 11 membres d’équipage à bord.
La seule rescapée, Bahia Bakari, une adolescente de 12 ans, était restée accrochée durant onze heures à un débris de l’appareil avant d’être secourue.
Une enquête qui s’est enlisée
Les boîtes noires avaient été retrouvées et le Bureau d’enquêtes et d’analyses français (BEA) les avait décryptées mais l’enquête s’est enlisée, les autorités françaises reprochant à leurs homologues comoriens leur non-coopération.
Les familles des victimes ont aussi dénoncé à plusieurs reprises les « lenteurs » de la procédure, accusant le Yemen de faire pression pour que ne soit pas mise en cause sa compagnie nationale.
En juin 2013, un rapport d’enquête technique publié à Moroni avait conclu que l’accident était dû « à une action inadaptée de l’équipage » au cours d’« une manœuvre non stabilisée ».
Dossier « bien mené »
Selon les avocats des familles, la compagnie aérienne se voit finalement reprocher d’avoir maintenu ce vol de nuit à destination de Moroni, alors même que les conditions météorologiques à ce moment de l’année sont défavorables, avec des vents forts, et qu’il y avait un dysfonctionnement du balisage de l’aéroport.
Plusieurs avocats des familles des victimes ont exprimé leur satisfaction quant aux réquisitions du parquet sur ce dossier « bien mené » par les magistrats français, « avec l’étendue et les limites de ce qui pouvait être fait, faute d’accès aux sources », selon Me Gérard Montigny.
AFP
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