J’ai vu de l’amour, beaucoup d’amour, une abondance d’amour de la part d’un peuple qui n’a jamais cessé d’y croire, qui a prié, qui s’est...
J’ai vu de l’amour, beaucoup d’amour, une abondance d’amour de la part d’un peuple qui n’a jamais cessé d’y croire, qui a prié, qui s’est accroché au très Haut—qui n’a jamais perdu espoir.
J’ai des hommes et des femmes, des enfants, un peuple suspendu un fil d’espoir, mais de l’espoir tout de même, ne sachant plus à quel saint se vouer—mais uni.
J’ai vu des hommes, des pêcheurs, s’engager dans la recherche, les yeux gorgés d’espoir, avec détermination et la ferme convocation que tout ceci n’était qu’un mauvais film.
Puis une foule, des hommes et des femmes qui ne peuvent croire à ce scénario du destin, qui supplient que ce ne soit pas vrai, que ce n’hésite soit qu’une mauvaise farce—tomber en sanglots, le regard vide, abasourdis. Mayotte perd son enfant, un homme bon, généreux, qui s’était donné pour mission de nous offrir de l’amour, du rire, des sourires, la joie de vivre. Il savait répandre autour de lui de l’émotion, nous faire apprécier le bon côté de la vie. Il savait nous exposer les points noirs de notre société avec dérision et un humour qui lui est propre.
Il s’est engagé auprès de la jeunesse. Je me souviens de son premier court-métrage sur le « mariage », mais aussi sur le drame des traversées en mer, mais aussi les séances de cinémas sur la place vointail, les diverses animations sur la Place des Congrès. Je me souviens de sa volonté d’animer la ville, il faut entendre par-là « donner une âme » à la ville, à Mayotte. Mes pensées vont vers sa famille et ses proches avec laquelle toute l’île partage cette douleur. Nous appelons les autorités à lui offrir des hommages dignes, car en tant qu’ancien combattant, il doit aussi être honoré. Que la terre te soit légère. Nous t’adressons nos prières.
Yazidou Maandhui
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