Près de 3 mois après l'entrée en vigueur des mesures restrictives liées à la pandémie du Covid-19 et deux semaines après le mois de R...
Près de 3 mois après l'entrée en vigueur des mesures restrictives liées à la pandémie du Covid-19 et deux semaines après le mois de Ramadan, HaYba a enquêté sur l'impact de ces mesures sur le plan économique, et plus particulièrement l'impact dans le secteur du commerce.
L'étude cible plusieurs commerçants au détail ainsi que des semi-grossistes.
Le premier détaillant interrogé, M.Youssouf Antoy du quartier San-fil, nous parle d'une chute vertigineuse de son chiffre d'affaires journalier.
Celui-ci est passé de 75 000 kmf à 30 000, voire 20 000 kmf durant les jours compliqués.
M. Youssouf Antoy explique cette perte de chiffre d'affaires par deux facteurs essentiels : l'heure de fermeture a beaucoup impacté les activités et étant mitoyen du marché de Volovolo, M. Youssouf Antoy se voyait obligé de fermer son commerce dès 15h. De plus, la raréfaction de certaines denrées prisées durant le mois de ramadan, comme la farine et le sucre, impactaient aussi cette perte.
Une analyse diversement appréciée par deux épiciers de la coulée.
Abou jure qu'il ne s'en sort plus, habitué à vendre trois cartons de produits carnés (viande, Ailes, cuisses de poulet) par jour, il vend maintenant moins d'un carton.
Il songe même à faire une pause sur les ventes afin d'économiser les 15 000kmf qu'il dépense en électricité.
Thiam, un autre épicier du coin, concède que la situation est certes exceptionnelle mais refuse d'employer le terme "crise". Il estime, en effet, que la diminution du chiffres d'affaire est en partie liée au départ massif d'une partie des habitants de la capitale, suite à la fermeture des établissements scolaires.
Ahmed qui vend exclusivement des produits carnés aux alentours de volovolo s'inquiète de la diminution de son volume de commande. De 100 cartons/jour avant la crise, il est tombé à 50 cartons/jour.
Suite à la pénurie de farine et de sucre, M. Hassan Hassan Abdou, gérant du magasin Alimentation Trounda, a vu son activité presque arrêté.
Entre le loyer à 125 000kmf, patente à 96000 Kmf, TPU à 96000 Kmf, phytosanitaire à 20 000 Kmf etc... Afin de réaliser une marge, il est contraint à vendre des produits au détail comme le riz basmati à 1 000 Kmf la pièce.
Selon Tcholo, un commerçant de Dar es Salama, l'interdiction des activités liées aux Mashuhuli a également un impact considérable sur le commerce.
Ce discours est appuyé par Nidhoimi Houmadi qui craint la fermeture de nombreux magasins, d'autant plus que la pression des banques est très forte.
Spécialisé dans les goûters, il estime ses pertes à plusieurs millions depuis la fermeture des écoles. En effet, la date de péremption de son stock se rapproche et des dizaines de conteneurs de produits sont bloqués à Mayotte et à Dar es Salama.
Enfin, selon ces commerçants, les mesures d'accompagnement mise en place par l'État par l'arrêté n° 20-004/MEIEIETAPPG/CAB portant sur les prix des Produits de Première Nécessité ( PPN ), n'ont pas eu d'impact direct sur leurs activités.
Les prix n'ont pas été respectés. A titre d'exemple, les ailes de classe A sont vendus à 9500kmf au lieu de 9000kmf, la viande FQA est vendue à 19 000kmf au lieu de 17 500kmf...
Jusqu'à présent, la sous-commission chargée de l'Économie n'a pas encore pris contact avec ces commerçants pour étudier leur cas. Membres du Synaco pour la plus part d'entre eux, ils ont peur que leur syndicat ne fasse pas les frais des négociations entre les grands patrons et le gouvernement.
Si cette situation perdure, certains craignent de devoir mettre la clef sous la porte.
Said Ahmed Badraoui ©Hayba fm
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