Le politicien est pire que le coronavirus. Dans l’organisation mise en place par le pouvoir pour faire face au coronavirus, tous ceux qui ne sont pas.
Idriiss dans une manifestation à Paris - archive |
Le politicien est pire que le coronavirus
Par politicien, il faut entendre cet esprit partisan poussé à l’extrême qui consiste à mettre son camp au dessus de tout. Dans notre pays cela prend des proportions ahurissantes. Pire dans l’émigration comorienne en France, une bonne partie de la jeunesse est atteinte.
La lutte pour protéger le pays contre la propagation du coronavirus dépasse les deux camps : le pouvoir et l’opposition. Malheureusement il n’en est rien et cela est dangereux.
Dans l’organisation mise en place par le pouvoir pour faire face au coronavirus, tous ceux qui ne sont pas fan du pouvoir sont écartés. Même des médecins, spécialistes en épidémiologie dont chacun connaît leur peu de goût pour la politique. Résultat, on sent de la crainte chez les médecins retenus. Ce qui explique pour une grande part cette désorganisation flagrante qui confine à de l’incompétence crasse et qui sème la panique sur la base de fausses rumeurs.
Comment expliquer que l’hôpital de Samba n’ait pas été réellement apprêté à recevoir les malades gravement contaminés en terme d’équipements, d’équipes, direction comme soignants ? On a même vu les travaux d’Hercule réalisés quand il a fallu transférer des malades de EL MAROUF à Samba.
Pourquoi les soignants de toutes les structures sanitaires du pays, du poste de santé aux CHR ne sont pas encore bien dotés en équipements de sécurisation ? On a été horrifié par la grève des soignants de Samba ! On apprend avec stupeur que des soignants de Samba sont contaminés !
Comment se fait-il qu’on ait attendu plus d’un mois pour disposer d’un PCR ? Que c’est seulement au moment où le PCR est réceptionné qu’on découvre qu’il faut un labo spécial, puis qu’il fallait une salle sécurisée, ...?
Comment comprendre que c’est seulement la semaine dernière que les questions logistiques de base (nourriture des malades, hébergements des soignants dans des hôtels, etc.) ait été posées ?
Pourquoi la route vers Samba n’ait pas été refaite (au moins combler les nids de poule pour la rendre plus praticables)?
Comment est ce qu’on ne peut pas disposer de statistiques fiables en terme de testés, de contaminés, de guéris qui rassureraient la population et permettraient de suivre l’évolution de la pandémie ?
Comment, comment...en sommes-nous arrivés à cette extrémité stupéfiante ? Principalement par l’option du pouvoir de tirer la couverture à soi. On a même eu parfois l’impression que le pouvoir était en campagne par le type d’implication d’Azali en personne, par les mise en scène de la gouverneure de Ngazidja autour de la propreté des marchés, etc.
En face on ne fait pas mieux. Les fous du « gozibi » ne veulent même pas reconnaître les bonnes mesures prises par le pouvoir. Quiconque le reconnaît suscite leur foudre, heureusement qu’ils ne peuvent vomir que sur les réseaux sociaux. On les voit s’arc-bouter sur leur slogan stupide : « Azali n’est pas mon président ». Comme s’il leur fallait un président personnel !
Azali est le président du pays. Il est illégitime certes mais il est le président et il n’est pas le premier usurpateur du pouvoir, j’espère qu’il sera le dernier. En tout cas sur les grandes causes nationales, on ne peut rien entreprendre de concret sans lui et son gouvernement. Dans certains pays africains pouvoir et opposition s’unissent pour affronter le coronavirus. Se font-ils subitement confiance ? Non bien sûr. Ils agissent ensemble pour stopper la pandémie dans leur pays.
Chez-nous, le pouvoir comme l’opposition ne veulent pas de l’unité. Les chamailleries des mêmes personnes pour des fauteuils passent avant la vie des citoyens. Ces gens qui se succèdent au pouvoir depuis des lustres au grand malheur de notre pays continuent à nous nuire, même face à un gros danger de mort.
Il faut tirer les leçons du coronavirus : ne pas se laisser embobiner par ces gens de pouvoir, cette classe politique sans vision et donc lamentable. Tenter de comprendre la situation pour faire émerger une nouvelle force politique capable d’incarner les aspirations des citoyens et de créer des nouvelles perspectives.
Idriss (11/05/2020)
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