L’autorité publique chargée d’annoncer officiellement le début d’une épidémie est le ministère de la santé, et plus particulièrement la D...
L’autorité publique chargée d’annoncer officiellement le début d’une épidémie est le ministère de la santé, et plus particulièrement la Direction générale de la santé (DGS).
Il se trouve qu’en pleine pandémie, le taux de morbidité et de mortalité à l’hôpital El-Maarouf a augmenté ces derniers jours, l’inquiétude des citoyens est légitime devant l’opacité sur le covid-19.
Certes, il n’appartienne pas à la commission scientifique ni aux médecins de déclarer une éventuelle première contamination de notre pays par le nouveau coronavirus, mais il faut reconnaître que nos médecins ont mis en place le protocole adapté pour une meilleure prise en charge de leurs patients, en dehors des interférences de la médecine des réseaux sociaux ou des politiques.
Loin de chercher à occulter une incurie administrative, je ne peux pas accepter que l’impéritie des spécialistes en médecine sur les réseaux sociaux déstabilise ces hommes et ces femmes qui assurent quotidiennement leur travail avec les moyens de bord.
Avec plus de 350 médecins exerçant aux Comores, les comoriens doivent être fiers de cette chance et leur faire confiance pour aborder sereinement cette pandémie au lieu leur faire porter le chapeau d’une hypothétique incurie administrative voire politique. Le rôle du médecin c’est de poser le bon diagnostic et traiter le malade. En conséquence, il n’a pas à crier à cor et à cri pour annoncer le traitement qu’il a mis en place pour une meilleure prise en charge de ses patients car cela relève toujours du secret médical.
L’objet de mon intervention citoyenne, totalement désintéressé et non partisane, c’est de rassurer mes compatriotes et leur dire que les médecins sur place font leur travail et quant aux manquements administratifs ou politiques il est temps qu’ils s’adressent directement aux autorités compétentes pour obtenir des réponses à leurs multiples questions bien légitimes. Et jamais ne pas se contenter des réseaux sociaux.
En fait, arriva ce que devrait arriver. Ce sont les réseaux sociaux qui informent le peuple sur la situation du covid-19 dans notre pays. En effet, la prise de contrôle par les réseaux sociaux du problème de covid-19 dans notre pays s’explique par l’incapacité des autorités à répondre aux nombreuses questions légitimes des citoyens.
Afin de mettre fin à cette dérive de la médecine politique sur les réseaux sociaux, il est temps que l’on pratique des tests rapides en attendant la confirmation par le PCR. Puisque, le doute persiste seulement sur le test négatif par rapport à la probabilité de faux négatifs, un seul test rapide positif permettra de déclarer l’épidémie aux Comores sans attendre une confirmation au PCR.
Enfin, je dois signaler que ma disponibilité désintéressée pour aider mon pays ne souffre d’aucune ambigüité. C’est pourquoi je dois rappeler que les critiques sur fonds de méchanceté et d’impolitesse pour des raisons extra médicales ou politiques n’ont pas droit de cité quand il s’agit de débattre sur un sujet aussi sérieux concernant la médecine. Que chacun reste à sa place pour l’intérêt de notre pays. La médecine n’est pas comme la politique ; c’est du sérieux et on l’apprend à l’école mais jamais sur les réseaux sociaux.
Le rôle du politicien est de demander des comptes au pouvoir par rapport à sa gestion des affaires du pays et de contribuer à l’éducation des citoyen en faveur du civisme mais pas d’encourager les pratiques d’une république bananière où tout le monde peut se permettre de faire ce qu’il veut sans le respect des règles établies. Il est du devoir du pouvoir d’expliquer aux citoyens ses actions pour les rassurer car c’est l’opacité qui a créé la confusion dans la rue orchestrée par les prétendus défenseurs du peuple.
Il écœurant que la médecine soit réduise au niveau où tout individu qui peut aligner une phrase sur facebook se permet de donner son avis. Ayant passé plus de trois quart de ma vie dans les hôpitaux soit plus de trente ans j’ai prix pour une insulte à la médecine, aux études et au savoir, les propos nauséabonds de certains intervenant qui auraient mieux faire d’aimer l’école quand ils avaient l’âge d’apprendre. Car, les insultes, l’impolitesse et le suivisme des mouvements grégaires en politique ne s’apprennent dans aucune mais il s’agit des sentiments étroitement liés à l’éducation de tout un chacun.
Les Comores disposent de ses institutions et des autorités, les seules savent les procédures normales pour solliciter un consultant sur les domaines de leur choix, mais il n’appartient pas aux citoyens d’imposer leurs idées dans une administration quel qu’il soit le degré de leur savoir-faire. Et, si aujourd’hui, les malgaches ont bénéficié en premier les bénéfices des recherches du Congolais sur l’artémisia c’est qu’il ne pouvait faire valoir de force son savoir-faire dans son propre pays. Il me paraît donc injuste de diaboliser les médecins comoriens de la diaspora.
Il ne faut pas ramener la médecine au niveau de la religion aujourd’hui, laquelle est victime de la prolifération des prédicateurs et de savants partout dans chaque quartier et sur les réseaux sociaux.
Personnellement, je n’ai pas attendu les recommandations de l’OMS ou des spécialistes des grands pays avant de présenter de recommandations mais rien n’obligeait les autorités à les suivre surtout qu’elles ne m’ont rien demandé et que personne parmi les grandes voix sur les réseaux sociaux ne s’est intéressé à mes appels en faveur des tests rapides, du port des masques artisanaux et de la prescription de la chloroquine pour ne citer que ceux-là….
Quant à moi, la salade politique comorienne ne m’intéresse aucune car je n’ai pas vocation ni à faire de la politique, ni à travailler aux Comores malgré mon attachement sans faille à mon pays natal. Toutefois je n’ai jamais hésité de donner mes conseils aux amis qui le désirent pour l’intérêt.
Par contre quand j’ai rappelé ce que j’ai appris à savoir le respect du secret médical et un minimum de respect du code de la santé sur la déclaration de l’épidémie tel qu’il l’ a bien rappelé Docteur Toyb sur le choléra que c’est après le signalement par le docteur Goda de cas à Mbéni, c’était lui en sa qualité de directeur de la santé qui a annoncé officiellement l’épidémie et jamais ni les notables, ni le médecin traitant.
A bon entendeur salut.
Docteur Abdou Ada Musbahou (France)
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