En raison de la crise sanitaire que le monde est contracté depuis décembre 2019, le G20 approuve la suspension temporaire du service de l...
En raison de la crise sanitaire que le monde est contracté depuis décembre 2019, le G20 approuve la suspension temporaire du service de la dette des pays les plus pauvres parmi lesquels 40 pays africains.
C’est une réponse urgente qui permet aux pays Africains de faire face aux impacts sanitaires et économiques de la pandémie. On entend par ce moratoire, la suspension de payement des intérêts de la dette qui représente environ 20 milliards pour l’année 2020. Donc il s’agit tout simplement d’un prolongement de l’échéance de la dette
Certes ce moratoire porte un gouffre d’oxygène aux Etats qui ont besoins de liquidité et trésorerie pour soutenir les entreprises et ménages, puisqu’’une partie importante de la richesse nationale du continent va directement aux paiements de la dette. Mais, au vu de la situation actuelle et les conséquences économiques et sociales inestimables du Covi-19, cet accompagnement des créanciers bilatéraux n’aura pas d’impact tres significatif au lendemain de la crise. Ainsi, l’Afrique a besoin des mesures fortes pour relancer l’économie car pendant cette période, l’exportation des matieres premières est à l’arrêt, la production est réduite, l’activité de l’économie dans son ensemble est au ralenti, ce qui laisse présager une récession économique qui valourdement affaiblie l’économie.
Ce moratoire apporte en quelque sorte, des nouvellesressources qui devaient être destinés au service de la dette, à lagestion de la crise sanitaire mais pas à une réponse forte pour faire face à la future récession économique. Pour faire face aux conséquences du Covid-19, il faut des efforts économiques beaucoup plus importants qu’un prolongement de paiement des intérêts de la dette. Il faut que les institutions de Brettons Woods accompagnent les pays à faible revenu pendant et après la crise en octroyant plus de liquidité pour pouvoir relancer l’économie.
Egalement, il faut soutenir les entreprises sur place en débloquant des budgets pouvant les permettre de faire face à cette crise et relancée la production. Du coté des ménages, les Etats doivent atténuer les charges quotidiennes, apporter des aides alimentaires pour éviter une crise de la faim, limiter l’inflation des produits de premiers nécessité dû à la rareté et éviter à tout prix la spéculation
Etant donné la lourdeur que la dette pèse sur l’économie, la meilleur façon d’aider les pays Africains consiste à les accorder une annulation complète de la dette à défaut l’annulation de paiements des intérêts sur la dette dont les montants dépassent souvent de loin l'emprunt originel. Sans une démarche méthodologie et cohérente de la gestion de la dette, l’Afrique risque de se retrouver dans une situation sans précédente.
On se rappelle en 2011, lors de l’initiative de la Banque mondiale et du FMI en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), beaucoup de pays ont bénéficié des allégements importants de la dette, certains même ont vu leur dette divisé par trois. Malgré la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion du service de la dette, ils sont à nouveau endettés à un niveau très inquiétant qui dépasse 100% du PIB. C’est dans cette perspective que nos gouvernements doivent mettre en place un mécanisme de transparence, de visibilité et de lutte contre la corruption.
Par ailleurs, il faut noter qu’actuellement, la dette des pays Africains est estimé à 365 milliards de dollars, dont environ un tiers est détenu par la Chine. Les prévisions de la FMI, laisse entendre une récession de l’économie en Afrique subsaharienne avec un recul du PIB de 1,6 %.
MAOULIDA SOUDJAY, économiste de formation à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
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