Lettre ouverte aux autorités et aux experts comoriens. Loin de vous depuis plus de 3 décennies, je garde toujours un grand attachemen...
Lettre ouverte aux autorités et aux experts comoriens.
Loin de vous depuis plus de 3 décennies, je garde toujours un grand attachement pour mon pays natal et reste sensible aux problèmes quotidiens dont souffrent les Comoriens.
Au moment où une pandémie d'une grande sévérité menace l'archipel, je me dois d'apporter ma modeste contribution par rapport à mon expérience personnelle et professionnelle.
Fils d'infirmier j'ai découvert le domaine de la santé très tôt avant d'entreprendre des études de médecine par passion car inspiré par cette volonté constante de servir l'autre, en détresse dans sa maladie.
C'est pourquoi, suivant ce sillage paternel et en ma qualité d'humaniste apolitique, je ne peux pas m'empêcher de soutenir les efforts des autorités comoriennes pour protéger mes compatriotes des effets dévastateurs de la pandémie covid-19.
Ma démarche étant désintéressée, je me réserve le droit d'apprécier les bonnes initiatives des autorités comme rien ne peut me dissuader de dénoncer les dérives.
Sur ce, concernant les mesures de préventions, je dois saluer l'initiative du gouvernement de suspendre les déplacements des personnes tout en autorisant seulement le trafic des cargos afin d'éviter une pénurie en biens vitaux pour les besoins quotidiens de la population . Je ne veux pas revenir sur les conditions des mises en quatorzaine malgré les nombreuses failles constatées, car cette mesure est appelée à disparaître avec la fermeture des frontières aux voyageurs réguliers ou expulsés d'ailleurs.
Toutefois il faut reconnaître que nos moyens sont limités pour freiner totalement l'entrée clandestine à Anjouan, de nos compatriotes par des voies non autorisées. Sur ce, les tests capables de donner des résultats rapides sur place doivent être disponibles afin de permettre un bon triage et d'éviter de mettre ensemble dans les mêmes locaux en quatorzaine ,les personnes contaminées et celles qui ne le sont pas encore, et, en attente d'un dernier à la fin du délai obligatoire de l'isolement.
Concernant la prise en charge des personnes malades de covid-19, tout reste à faire pour leur hébergement et leur traitement. Pour ce faire un service de réanimation avec respirateurs est indispensables pour les cas graves, Les patients sans troubles respiratoires sans comorbidité doivent être gardés en surveillance dans un service médicalisé compte tenu du caractère aléatoire d'un confinement à domicile.
Dans le cadre de la prévention, et du diagnostic, il serait souhaitable d'imposer le port obligatoire à l'extérieur des masques masques fabriqués maison et le lavage régulier sous le robinet des mains et jamais dans un seau des avec du savon de Marseille faute de solution hydroalcoolique. Le diagnostic doit se faire sur place aux Comores à partir des kits capables de donner des résultats rapides.
Sur le plan thérapeutique un espoir est né, en attente de validation par les équipes savantes. Il s'agit du traitement à base de Plaquenil ou de chloroquine.
Compte tenu de mon expérience personnelle depuis mon enfance à ce jour en tant que patient ayant bénéficié d' un traitement à base chloroquine à l'instar de tous les comoriens, sans aucun effet secondaire connu et en ma qualité de médecin connaissant bien la médecine tropicale, je me permets en âme et conscience de suggérer aux autorités comoriennes d'autoriser la prescription de la chloroquine dans le traitement du COVID-19 et ce sans attendre les recommandations des experts des pays où on ne prescrit pas au quotidiens cette molécule. En fait, leur prudence sur les effets secondaires de la chloroquine tranche avec la réalité sur le terrain puisque la nivaquine demeure un antipaludéen prescrit longtemps dans notre pays qui plus est, bien toléré et dont les effets secondaires n'ont jamais mis en cause sa commercialisation dans les contrées où elle est à la portée de tous et à bas prix.
Sur ce, il serait licite d'engager d'ores et déjà les démarches nécessaires pour approvisionner en urgence, nos pharmacies en Nivaquine, car une éventuelle pénurie sera inévitable, dès que sa prescription obtiendra les autorisation pour le traitement du covid-19.
Pour le moyen et le long terme, en tenant compte de nos ressources limitées et de nos croyances religieuses, qui nous obligent à éviter tout gâchis petit soit-il, voire de le combattre, je profite de cette occasion, pour demander solennellement aux autorités comoriennes et plus particulièrement au chef de l'état, d'autoriser au messène qui a construit l'hôpital de Hombo -Mutsamudu à reprendre les travaux de finition. En fait, je crois sincèrement que Dieu vous récompensera et le peuple comorien vous saura gré.
Docteur Abdou Ada Musbahou
Chirurgien France
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