Stand de vendeur de rue à Antananarivo, Madagascar. RFI/Paulina Zidi Au dernier décompte du 23 mars au soir, Madagascar recense 17 cas ...
Stand de vendeur de rue à Antananarivo, Madagascar. RFI/Paulina Zidi |
Au dernier décompte du 23 mars au soir, Madagascar recense 17 cas de personnes contrôlées positives au coronavirus. Suite à la déclaration de l’État d’urgence sanitaire, de nouvelles mesures rythment désormais le quotidien de la population. Pour les habitants de la capitale, ces précautions s’accompagnent aussi d’un changement plus insidieux : l’envolée des prix du riz et la difficulté pour en trouver dans certains quartiers.
Les mesures annoncées pour empêcher ces hausses de tarifs n’ont pour l’instant pas eu d’impact et cette mère de famille serre les dents. Cela fait trois jours qu’elle écume les marchés, à la recherche de vary gasy, le riz local. Ce matin, inquiète de trouver si peu de vendeurs, elle a dû se résoudre à acheter la céréale à un prix prohibitif : 50% plus cher que d’habitude.
« Depuis l’annonce de l’arrivée du coronavirus à Madagascar, les prix du riz ont augmenté. Avant c’était 70 000 à 80 000 ariary. Tout d’un coup, c’est 120 000 le sac de 50 kilos. En ce moment, oui, c’est très difficile de trouver du riz. Du sucre, de l’huile, du sel, des choses dont on a besoin toute la journée. Et il n’y a pas que le riz qui soit devenu très cher. Les prix des légumes, des fruits, ça aussi ça a monté d’un seul coup comme ça ! »
Encore 91 000 tonnes de riz en stock
Face à cette situation, prévisible, le ministère du Commerce a mis en place un numéro de téléphone pour permettre à la population de dénoncer ces pratiques abusives. Au bout du fil, des commissaires et contrôleurs du commerce qui transmettent les informations à l’équipe sur le terrain, explique la ministre de tutelle, Lantosoa Rakotomalala.
« Pour contrer les hausses inexpliquées des prix, particulièrement des produits de première nécessité –comme le riz, qui est le produit le plus consommé ici- nous avons mis, au niveau du ministère et avec les forces de l’ordre, une brigade mixte qui descend sur le terrain voir tous les marchés pour vérifier deux choses : contre la rétention de stocks et le contrôle de prix. »
Avertissement, fermeture de commerce, voire même amendes, si des sanctions ont été prises envers les vendeurs spéculateurs pris sur le fait, à en voir la situation sur les marchés, ces mesures restent encore peu dissuasives. Pour rassurer une population qui craint d’ores et déjà une pénurie, le ministère du Commerce a également fait savoir que le pays détenait encore 91 000 tonnes de riz. « Un stock largement suffisant pour tenir 4 mois », d’après les autorités.
La correspondante de RFI à Antananarivo, Sarah Tétaud
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