La barre des 100 cas de coronavirus a été atteinte en France. (Illustration) FREDERICK FLORIN / AFP La France, deuxième foyer épidémiqu...
La barre des 100 cas de coronavirus a été atteinte en France. (Illustration) FREDERICK FLORIN / AFP |
La France, deuxième foyer épidémique en Europe après l’Italie, cherche à freiner la propagation et éviter une saturation des hôpitaux.
La France a atteint, dimanche 1er mars à 16 heures, 130 cas confirmés de coronavirus, selon les chiffres de Santé Publique France communiqués par le directeur général de la santé lors d’un point de presse. Sur ces 130 personnes, douze sont guéris, deux décédés, 116 sont hospitalisées « pour des raisons d’isolement » dont neuf sont en situation clinique grave.
« En termes de répartition, 72 font partie d’une chaîne de transmission ou d’un cluster, 35 reviennent de zones à l’étranger où circule le virus, 23 cas récents sont en cours d’investigation, 7 ont été détectés par le test systématique des pneumonies graves ou des détresses respiratoires aiguës », a précisé Jérôme Salomon.
Le « cluster » de l’Oise est à l’origine de 47 cas. A La Balme (Haute-Savoie), dix personnes sont concernées. Enfin, « un voyage organisé en Egypte a été à l’origine de 11 cas sur une vingtaine de personnes », a-t-il précisé. Jérôme Salomon a évoqué une « mosaïque épidémiologique », avec « des situations très différentes à l’échelle départementale voire communale, (…) d’où des différences de consignes, adaptées aux spécificités locales. »
« Nous faisons tout pour freiner l’évolution, protéger les zones peu ou pas touchés », a expliqué M. Salomon, indiquant que 138 établissements de santé avaient été placés en alerte, au moins un par département. Il a rappelé les mesures de précaution déjà formulées : « Les voyages non-indispensables sont à reporter, surtout hors UE », et « au retour d’une zone où circule activement le virus, il convient de respecter les consignes de réduction de la vie sociale. Et d’autosurveillance deux fois par jour. »
Conséquences des mesures annoncés samedi par le gouvernement – pas de rassemblement « en milieu confiné » de plus de 5 000 personnes et en milieu ouvert sous certains critères –, plusieurs événements ont été annulés en France ce week-end, comme le semi-marathon de Paris, qui rassemble généralement 40 000 participants, ou la dernière journée du Salon de l’agriculture, une première depuis 1964.
La fermeture la plus symbolique a sans doute été celle du Louvre, musée le plus visité au monde, qui est resté fermé dimanche car les agents craignaient d’être infectés par le coronavirus. Une réunion du CSE de l’établissement, lundi, devait se pencher sur la situation.
L’interdiction « touche potentiellement des centaines de salles de spectacle en France de plus de 5 000 places, et donc des milliers d’événements culturels », a prévenu dans un communiqué le Prodiss (syndicat national du spectacle musical et de variété, qui regroupe les producteurs, diffuseurs, salles et festivals).
Parmi les cas les plus récents : le maire de La Balme-de-Sillingy (Haute-Savoie), François Daviet, a annoncé sur Facebook qu’il était lui aussi contaminé et qu’il allait être hospitalisé à Annecy. Selon le point ministériel de samedi soir, neuf personnes sont contaminées à la Balme. Le maire, lui, a fait état de treize contaminations.
Un couple qui a récemment séjourné dans l’Oise a été diagnostiqué et hospitalisé à Rennes, a annoncé l’agence régionale de santé de Bretagne. Il s’agit d’un sapeur-pompier basé dans une caserne du centre-ville de Rennes et d’une salariée d’une clinique. Les deux enfants du couple ne sont pas contaminés et « un nombre limité de personnes a été en contact avec le couple malade », a précisé l’ARS. Ces deux nouveaux cas s’ajoutent aux deux autres cas identifiés à Brest, un couple de retour d’Egypte hospitalisé en réanimation au CHU de Brest.
L’un des enjeux des jours à venir sera justement d’éviter les contaminations parmi le personnel soignant dans les hôpitaux qui accueillent des malades. Trois soignants de l’hôpital Tenon à Paris, où est hospitalisé l’un des cas graves recensés dans l’Oise, ont par exemple été testés positifs. L’autre crainte est que la multiplication des cas ne pousse dans ses retranchements un système hospitalier déjà mis à rude épreuve.
Des mesures strictes ont été prises pour les deux principaux foyers de propagation du virus en France, où « tous les rassemblements seront interdits jusqu’à nouvel ordre » et les habitants sont invités à « limiter leurs déplacements ».
Dans l’Oise, l’ensemble des établissements scolaires de l’agglomération de Creil (Creil, Montataire, Nogent-sur-Oise, Villers-Saint-Paul) et des communes de Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lagny-le-Sec et Lamorlaye resteront fermés.
Interrogé par Le Monde, Jean-Claude Villemain, maire de Creil, dit avoir appliqué les mesures mais relève plusieurs « paradoxes ». « La préfecture ferme les établissements scolaires mais pas les crèches. Les rassemblements sont interdits, mais les transports souvent bondés à Creil continuent de circuler », explique-t-il. Des mesures jugées incomplètes, qui ont conduit la mairie à prendre la décision de fermer les crèches et d’arrêter tous les entraînements sportifs.
Trois cas ont été confirmés comme positifs sur Saint-Barthélemy et Saint-Martin, deux îles du nord de la Guadeloupe, a annoncé l’agence régionale de santé. Il s’agit d’un résident de Saint-Barthélemy, qui est confiné chez lui, et de ses parents, placés en surveillance à l’hôpital de Saint-Martin.
Aucun cas avéré n’a été signalé en Martinique et à La Réunion, mais les craintes de voir arriver l’épidémie provoquent des débordements.
Des heurts ont opposé samedi soir près de l’aéroport Aimé-Césaire du Lamentin des policiers à des manifestants réclamant des contrôles sanitaires plus stricts de tous les voyageurs arrivant sur l’île de la Martinique, notamment en provenance de l’Italie.
A La Réunion, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le principal port de l’île pour essayer d’empêcher le débarquement de touristes voyageant à bord d’un paquebot refoulé à Madagascar. Ils réclamaient « plus de sécurité sanitaire pour éviter la propagation du coronavirus ». Les heurts ont éclaté en milieu de matinée lorsque des manifestants se sont opposés à la sortie du port d’une cinquantaine de touristes − mais plus de 300 passagers avaient déjà eu le temps de quitter le port.
©LeMonde.fr
Des mesures strictes ont été prises pour les deux principaux foyers de propagation du virus en France, où « tous les rassemblements seront interdits jusqu’à nouvel ordre » et les habitants sont invités à « limiter leurs déplacements ».
- Dans l’Oise, et notamment pour neuf communes particulièrement touchées dont Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye, Lagny-le-Sec.
- En Haute-Savoie, dans la commune de La Balme-de-Sillingy.
Dans l’Oise, l’ensemble des établissements scolaires de l’agglomération de Creil (Creil, Montataire, Nogent-sur-Oise, Villers-Saint-Paul) et des communes de Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lagny-le-Sec et Lamorlaye resteront fermés.
Interrogé par Le Monde, Jean-Claude Villemain, maire de Creil, dit avoir appliqué les mesures mais relève plusieurs « paradoxes ». « La préfecture ferme les établissements scolaires mais pas les crèches. Les rassemblements sont interdits, mais les transports souvent bondés à Creil continuent de circuler », explique-t-il. Des mesures jugées incomplètes, qui ont conduit la mairie à prendre la décision de fermer les crèches et d’arrêter tous les entraînements sportifs.
Premiers cas confirmés en outre-mer, où des contrôles plus stricts sont réclamés pour les voyageurs étrangers
Trois cas ont été confirmés comme positifs sur Saint-Barthélemy et Saint-Martin, deux îles du nord de la Guadeloupe, a annoncé l’agence régionale de santé. Il s’agit d’un résident de Saint-Barthélemy, qui est confiné chez lui, et de ses parents, placés en surveillance à l’hôpital de Saint-Martin.
Aucun cas avéré n’a été signalé en Martinique et à La Réunion, mais les craintes de voir arriver l’épidémie provoquent des débordements.
Des heurts ont opposé samedi soir près de l’aéroport Aimé-Césaire du Lamentin des policiers à des manifestants réclamant des contrôles sanitaires plus stricts de tous les voyageurs arrivant sur l’île de la Martinique, notamment en provenance de l’Italie.
A La Réunion, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le principal port de l’île pour essayer d’empêcher le débarquement de touristes voyageant à bord d’un paquebot refoulé à Madagascar. Ils réclamaient « plus de sécurité sanitaire pour éviter la propagation du coronavirus ». Les heurts ont éclaté en milieu de matinée lorsque des manifestants se sont opposés à la sortie du port d’une cinquantaine de touristes − mais plus de 300 passagers avaient déjà eu le temps de quitter le port.
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