Myriame Saïd-Mohamed, l’art de polir des diamants bruts À la tête de la filière féminine du pôle espoir Bourgogne Franche-Comté depui...
Myriame Saïd-Mohamed, l’art de polir des diamants bruts
À la tête de la filière féminine du pôle espoir Bourgogne Franche-Comté depuis 2012, Myriame Saïd-Mohamed et son équipe incarnent la réussite. Préfigurant comme l’une des architectes des succès de la structure ces dernières années, l’ancienne internationale de 42 ans prône l’échange et le partage.
Evoquer Myriame Saïd-Mohamed nous ramène forcément à cette mémorable année 2003... Sous les couleurs de l’ESBF, la demi-centre d’origine comorienne et ses coéquipières forment alors une constellation d’étoiles. Preuve de leur virtuosité, elles signent un grand chelem historique en s’adjugeant le championnat de France, la coupe de France, la coupe de la Ligue et la coupe d’Europe des vainqueurs de coupes après une finale retour dantesque au Palais des Sports face au Spartak Kiev.
Quelques mois plus tard, certaines (Tervel, Delerce, Saïd-Mohamed, Pecqueux-Rolland) parachèveront ce conte de fées en offrant à la France sa première médaille mondiale. Arrivée sur les bords du Doubs deux ans auparavant en provenance de l’ASUL Vaulx-en-Velin, Myriame Saïd-Mohamed, issue d’une famille de sept enfants, n’éprouvera aucune difficulté à se fondre dans l’équipe entraînée par Christophe Maréchal (aucun match raté durant ses quatre premières saisons à l’ESBF !).
La volonté de transmettre dès son plus jeune âge
Pourtant, sa signature dans la capitale comtoise fut le fruit d’un concours de circonstances : « J’avais fait le tour à l’ASUL, je souhaitais voir autre chose. J’ai d’abord été contactée par Metz mais j’ai une autre proposition pour jouer en Espagne. Je suis allé voir ce club vers Valence avec mon frère mais je n’ai pas donné suite car j’avais peur du moment où j’allais revenir en France, qu’allais-je faire sans diplôme ? Dès lors, je me retrouve sans projet car Metz avait, entre-temps, prolongé une joueuse… Mais Olivier Krumbholz (sélectionneur de l’équipe de France et qui l’avait eu sous ordres lorsqu’il entraînait les juniors) m’appelle et me dit que l’ESBF recherche une demi-centre, j’ai donc été mis en contact avec Jacques Mariot (président de l’époque) » narre-t-elle.
Sept trophées à son actif
Son expérience bisontine sera marquée par sept trophées remportés. Après son départ en 2006 et des passages par Vesoul (où elle participera à la montée du club en D1 en 2007), Dijon et une expérience compliquée en Espagne (crise économique, salaires impayés…), la native de Lyon met un terme à sa carrière de joueuse. Diplômes en poche, elle ne prend pas le temps de souffler puisque la même année, elle prend la succession de Joëlle Demouge à la tête du pôle féminin régional (ex-Franche-Comté). « J’avais la pression car ma prédécesseure faisait ça depuis 25 ans et avait d’excellents résultats… À vrai dire, j’ai toujours eu cette fibre formatrice. Quand j’étais en terminale, j’entraînais déjà des jeunes des quartiers de Vaulx-en-Velin » affirme celle qui vante la dynamique exceptionnelle insufflée par les clubs féminins et l’investissement de chacun pour valoriser la discipline.
©L'Est Républicain
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