©La rédaction A Madagascar, vendredi 7 février, aucun cas de coronavirus n’avait encore été détecté. Néanmoins, l’Organisation mondiale...
©La rédaction |
A Madagascar, vendredi 7 février, aucun cas de coronavirus n’avait encore été détecté. Néanmoins, l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) et les autorités sanitaires du pays se préparent à une éventuelle épidémie sur l’île. L’Etat malgache a ainsi instauré la mise en quarantaine obligatoire de tous les voyageurs en provenance ou ayant transité par la Chine.
Face à sa « capacité de résilience limitée de son système de santé » et à la « difficulté logistique de mettre en quarantaine tous les passagers venant de Chine », l’Etat malgache a instauré la mise en quarantaine obligatoire de tous les voyageurs en provenance ou ayant transité par la Chine et ce, aux frais des compagnies aériennes et maritimes. Le niveau de surveillance dans les principales portes d’entrée du pays a, quant à lui, été rehaussé.
« Madagascar a beaucoup de portes d’entrée et nous en sommes conscients mais nous restons vigilants pour cela », a déclaré Charlotte Ndiaye, représentante de l’OMS à Madagascar, pour qui le risque principal actuel serait de laisser entrer des personnes contaminées mais non détectées sur l’île. Différentes mesures viennent d’être prises pour éviter ce cas de figure.
« Nous sommes en train de préparer le pays à cette épidémie. Nous avons pu mettre à niveau neuf aéroports et quatorze ports où l’on donne la possibilité à ces points d’entrée de pouvoir faire de la détection précoce, par la prise de température qui se fait chez tous les passagers. Les salles d’isolement au niveau des ports et aéroports ont également été mises à niveau. Le personnel de Santé a été formé et nous continuons la formation. Le numéro vert (910) qui avait été créé pour l’épidémie de peste vient d’être réactivé », a ajouté Charlotte Ndiaye.
Une procédure mise en place
La représentante de l’agence de Santé des Nations unies rappelle la procédure décidée pour la Grande Île : « A son arrivée sur le territoire malgache, lorsque l’on constate que le passager a une augmentation de sa température ou qu’il tousse, il est aussitôt vu par un médecin qui va lui poser des questions de manière à savoir si celui-ci répond à la définition de cas suspect ».
S’il est considéré comme suspect, le passager est alors conduit en salle d’isolement puis acheminé vers le centre hospitalier de référence le plus proche. Il en existe six sur l’île. A l’hôpital, il est testé. Puis, l’échantillon est envoyé à l’Institut Pasteur de Madagascar (avec le Ghana, le Sénégal, le Nigeria, le Sierra Leone et l’Afrique du Sud, Madagascar fait partie des six pays d’Afrique à disposer d’un laboratoire équipé pour diagnostiquer le coronavirus).
« Si le test est positif, alors on considérera qu’il s’agit du premier cas de coronavirus de l’île. Si le test est négatif, le patient pourra retourner chez lui », explique Charlotte Ndiaye.
En revanche, « si les autorités constatent que le passager a séjourné récemment ou vient d’un pays à risque comme la Chine, et même s’il n’a aucun symptôme, le voyageur sera placé obligatoirement en quarantaine, pendant quatorze jours, le temps d’incubation du virus », précise la diplomate.
Cette dernière souhaite néanmoins calmer le jeu face au climat de suspicion ambiant : « Il faut éviter les rumeurs et se baser sur des preuves factuelles. Nous espérons qu’avec le numéro vert - qui est opérationnel - que les questions seront posées et que de bonnes réponses seront apportées pour éviter toute psychose. Madagascar a des liens particuliers avec l’Asie. C’est un peuple extrêmement métissé. Il faudrait que ce ne soit pas une raison d’une stigmatisation quelconque ».
Parallèlement, l’ambassade de Chine, lors d’une conférence de presse vendredi, a rappelé que le sort de la cinquantaine d’étudiants confinés à Wuhan, épicentre du coronavirus, était du ressort de l’Etat malgache. Là-bas, les polémiques sont vives. Si l’ambassadeur de Madagascar en Chine a annoncé être en lien quotidien avec les quelques 200 étudiants malgaches vivant sur place, les concernés, ont, eux, démenti cette information sur les réseaux sociaux, en lançant des messages de détresse et en demandant de l’aide pour être rapatriés au plus vite.
Avec la correspondante de RFI à Antananarivo, Sarah Tétaud
COMMENTAIRES