Le calvaire des journalistes Comoriens Aux Comores, on a l'impression que pas un mois ne s'écoule sans qu'une atteinte à ...
Le calvaire des journalistes Comoriens
Aux Comores, on a l'impression que pas un mois ne s'écoule sans qu'une atteinte à la liberté de presse ne se produise. Les cas recensés font légion.
Le dernier en date est la suspension de leurs fonctions à l'ORTC, de la Directrice de l'information Binti Mhadjou et la Rédactrice en Chef Moinadjoumoi Papa Ali, par une note administrative signée par le ministre de l'information Ahmed Ben Said Jaffar, le 30 janvier 2020.
Jusqu'à ce jour, aucune explication n'a été donnée sur les réels motifs de cette décision. Les principales concernées ont découvert leur suspension sur les réseaux sociaux.
Selon le Collectif des journalistes aux Comores le gouvernement reproche à la chaîne sa couverture de la grève des commerçants et l'ouverture de l'antenne à l'opposition.
Le mois dernier Ali Mbae et Oubeidillah Mchangama ont été arrêtés et accusés de trouble à l'ordre public alors que la réunion de l'opposition qu'ils devaient couvrir n'a même pas eu lieu. Une absurdité sans nom.
On se souvient de l'arrestation de Toufeili Maecha en mars 2019. On se rappelle que durant la crise post-électorale, les forces de sécurité sont intervenus pour empêcher la parution de La gazette, Al Fadjr et Masiwa, sous prétexte qu'ils ont titré sur la déclaration du CNT. Même les journalistes étrangers ne sont pas à l'abris, deux français Louis Witter et Cyril Castelliti avaient été arrêtés.
Avant la présidence Azali, l'Union des Comores était championne de la liberté de la presse dans la région océan indien selon le classement de Reporters sans Frontières. En 2019 nous sommes derrière Madagascar.
Le pays a chuté de 7 places par rapport à 2018, de la 49ème place à la 56ème, en totalité nous avons perdu 12 places sous ce régime. Lorsque Azali est arrivé au pouvoir nous étions à la 44ème place devant certains pays Européens comme l'Italie. Un motif de fierté nationale envolé.
L'ouverture à l'opposition de l'ORTC, qu'a mis en place le nouveau directeur Mahamoud Salim Hafi, était un formidable argument en faveur du pouvoir, qui avait là l’occasion de clouer le bec aux opposants, en leur disant "vous voyez nous ne sommes pas en dictature, vous vous exprimez librement à la télévision nationale". Mais non. Comme si la logique était bannie de ce gouvernement, ils ont décidé de donner raison aux dénonciateurs et pourfendeurs de la dictature.
Non Monsieur Azali Assoumani, la dictature n'est pas que dans nos têtes, la preuve, elle sévit encore à l'ORTC. Force et courage à vous mesdames les journalistes.
Al Comorya
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